Des ONG défendant les droits des migrants de Calais (Pas-de-Calais) ont dénoncé vendredi l'émergence d'"un Sangatte sans toit", un nouveau camp de
migrants situé à quelques kilomètres du centre-ville.
"Les autorités répètent qu'elles veulent éviter la création d'un nouveau Sangatte, mais on assiste ici à l'émergence d'un Sangatte sans toit", a déclaré François Guennoc, de l'ONG Auberge des migrants, lors d'une conférence de presse organisée à l'entrée du nouveau camp.
Le centre de Sangatte avait accueilli jusqu'à 1.800 migrants, avant d'être fermé et détruit en 2002. "L'État français a établi volontairement un bidonville", sans WC ni point d'eau, s'est insurgé Martine Degryse, de Médecins du monde.
"Les migrants doivent marcher près de quatre heures aller-retour pour se rendre en centre-ville, situé à sept kilomètres", a dénoncé de son côté Céline Barré, responsable asile du Secours catholique.
Selon les ONG, la mairie de Calais a mis à disposition ce terrain et les forces de l'ordre ont fait pression sur les migrants pour qu'ils s'y installent et quittent leurs squats calaisiens. "Il y a eu une grosse pression policière", a rapporté M. Guennoc.
Ce nouveau camp se trouve à environ un kilomètre du centre d'accueil de jour, qui a ouvert ses portes à la mi-janvier sur le site d'un ancien centre aéré.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est rendu plusieurs fois à Calais au cours des derniers mois, y répétant qu'il mettrait l'accent sur la lutte contre les passeurs et incitant les migrants à demander l'asile en France.