Canal Seine-Nord : l'Europe pourrait entériner le projet avant fin juillet

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a annoncé que la Commission européenne dira "avant la fin du mois de juillet" si elle participe au projet de canal Seine-Nord, qui pourrait entrer "dans une phase irréversible".

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La Commission européenne devrait dire d'ici fin juillet si elle participe au financement du canal Seine-Nord Europe, a annoncé mardi 5 mai le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, lors d'une conférence de presse avec le député (PS) du Nord, Rémi Pauvros.

"Nous avons déposé un dossier auprès de la Commission européenne (en février, ndlr). La réponse (...) devrait intervenir avant la fin du mois de juillet", a déclaré Alain Vidalies, qui s'est montré confiant et a ajouté que l'Europe financerait alors 40% de ce projet, et "la construction du canal entrera dans une phase irréversible".

"Le financement est réuni sur le principe", a ajouté Rémi Pauvros, qui remettait à Alain Vidalies son rapport, demandé par le Premier ministre Manuel Valls, sur la préfiguration de la construction de ce canal.

Financement partagé


Par ailleurs, a détaillé Alain Vidalies, l'Etat financerait le projet à hauteur de 22%, comme les collectivités territoriales. Le solde, de 700 millions d'euros, serait financé par un emprunt de la société de projet, mais une piste serait de le remplacer par un dispositif de sur-péage, visant les poids lourds qui circulent dans la région.

Le coût de ce projet, réclamé depuis des décennies par le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie, est évalué à quelque 4,5 à 4,8 milliards d'euros. Il s'agit de relier la Seine à l'Escaut par un canal à grand gabarit, d'où la dimension transfrontalière du projet.

"Les conseils départementaux ont tous changé de couleur (lors des élections de mars, ndlr) sauf le Pas-de-Calais, ils ont tous maintenu leur engagement" de financement, a détaillé Nicole Klein, préfète de la région Picardie.

Le Conseil régional d'Ile-de-France doit encore voter sa participation de 200 millions d'euros, a-t-elle ajouté. "C'est un très grand dossier, pas simplement pour la région (...) c'est un des dossiers les plus importants en France. C'est pour ça que le Premier ministre lui-même le suit avec intérêt" et avait annoncé le 26 septembre l'engagement ferme du gouvernement, a encore souligné Alain Vidalies.

Un "Grand chantier", comme celui du Tunnel sous la Manche


Manuel Valls, dans sa lettre de mission du mois de novembre, avait demandé à Rémi Pauvros de préfigurer "une démarche 'Grand chantier'. Uniquement mise en oeuvre à ce jour lors de la construction du Tunnel sous la Manche et actuellement pour les travaux de la liaison ferroviaire Lyon-Turin, cette démarche doit permettre (...) de saisir toutes les opportunités qui seront générées par le développement économique des territoires concernés".

Il s'agissait de "répondre à la question 'comment on le fait'", a souligné le député, fervent défenseur de ce "projet à vocation économique" et "éminemment environnemental". "On fera tout pour que ça soit de l'emploi local, c'est pour cela qu'on formera les gens très en amont", a affirmé Nicole Klein.

"C'est une étape importante sur la crédibilité du projet", a souligné Alain Vidalies, précisant qu'"il y a des propositions qui sont faites dans ce rapport et qui n'ont évidemment pas aujourd'hui été toutes avalisées par le gouvernement", mais "servent à la réflexion de la décision qui devra être prise par le gouvernement".

Les travaux doivent commencer en 2017, pour une mise en service en 2023.

Images d'archives un reportage d'Hervé Bruat et de Sébastien Le Fur

 

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