Le fondateur et directeur du journal "Libération" pendant plus de 30 ans, Serge July déclare sa flamme au journalisme, tout en le malmenant. Il était l'invité du plateau de France 3 Nord Pas-de-Calais ce midi, avant de rencontrer ses lecteurs au Furet du Nord à Lille à 17h30.
##fr3r_https_disabled##Votre dictionnaire est autant une déclaration d'amour qu'un regard très critique sur le métier de journaliste...
Serge July : "Oui, d'ailleurs, je commence par "Abat les journalistes" parce que dès qu'il y des préfigurations du journalisme... Le journalisme est très récent, c'est une profession qui commence à la moitié du XIXe siècle. Avant, il y a des gens qui font parfois des reportages, qui écrivent mais c'est la préhistoire du journalisme. En tout cas dès le début, [...] on critique les journalistes et le pouvoir abusif qu'ils ont. Avant, par exemple, au XVIIIe siècle, les encyclopédistes sont très violents envers les auteurs de libelles [...]"
Vous parlez aussi de ceux qui ont donner ses lettres de noblesse au métier, Albert Londres, Robert Capa, Françoise Giroud...
Serge July : "Oui, c'est un livre d'histoires"
Et comment vous avez fait votre choix ?
Serge July : "Le métier, beaucoup de coups de coeur, beaucoup de choses que j'aime... Je pense par exemple à Georges Simenon qui a été un très mauvais journaliste. Comme il avait inventé Maigret, un jour il y a évidemment un scandale et Paris-Soir l'embauche à prix d'or, entre les deux guerres, pour découvrir qui est l'assassin. Le résultat est catastrophique... Il a un rapport à la vérité qui est assez lointain, mais j'aime beaucoup Simenon parce que je trouve que dans la profession, c'est la langue la plus extraordinaire qui soit. Souvent à Libération, je disais il faut lire une page de Simenon par jour"
Au Furet du Nord à Lille à 17h30
"Dictionnaire amoureux du journalisme"Serge July, l'auteur décline en 26 lettres sa passion pour "le plus beau métier du monde".
928 pages
25 euros