"Ca fait un mois que vous jetez votre venin", a lancé aux journalistes René Girard, qui quittera son poste d'entraîneur de Lille à la fin de la saison, jeudi lors de sa dernière conférence de presse au Domaine de Luchin, le centre d'entraînement du Losc.
Le technicien, à deux jours de son dernier match à la tête de l'équipe de Lille, samedi à Metz pour le compte de la 38e et dernière journée de L1, n'a pas voulu expliquer les raisons de son départ, renvoyant la presse au communiqué sans relief publié mardi par le Losc pour officialiser cette rupture.
Q: Quel est votre sentiment avant ce dernier match sur le banc du Losc ?
R: D'abord je veux remettre les choses à l'endroit. Vous avez tout faux sur les indemnités (environ 800.000 euros pour la rupture à l'amiable de son contrat et de celui de ses deux adjoints, ndlr) et sur le fait que je n'ai plus envie d'entraîner de jeunes joueurs. Samedi on va essayer de faire un bon match à Metz pour finir du mieux possible, même s'il n'y a plus rien au bout, pour eux non plus.
Q: Quel bilan tirez-vous de vos deux années au Losc ?
R: Je ne regrette rien, ces deux années avec le groupe ont été superbes pour moi. J'ai été très heureux de travailler deux ans dans le Nord. On a fini troisième et huitième, on n'est pas loin d'être à notre place. Mais dans le Nord vous êtes habitués à du grand football et je n'ai pas été à la hauteur, je m'en vais, voilà tout... Vous avez lu le communiqué, il est très bien fait. Moi je veux parler du match de Metz.
Q: Vous semblez en vouloir aux journalistes ?
R: Vos discussions de comptoir, gardez-les pour vous. Aujourd'hui la situation est ce qu'elle est, je m'en vais. Ca fait un mois que vous jetez votre venin, point. Informez-vous avant de dire des choses sur les gens. La vie continue, le Losc et vous allez continuer à vivre. Pour une fois je vais manquer un peu d'humilité. J'ai regardé mon palmarès et c'est pas mal, certains feraient bien de le potasser. Il est plutôt bien rempli...
Q: Vous partez à cause de ces critiques ?
R: Le problème ce n'est pas vous, il y a d'autres raisons qui font que je m'en vais. Je dis ce que je ressens, ce que je vois, même si ce n'est pas toujours apprécié. Vous avez eu un communiqué qui est en grande partie la vérité, et j'en parlerai quand je déciderai, si je le décide un jour. Je n'ai pas de rancoeur, mais je ne peux pas laisser dire des choses fausses.
Q: Nous n'avons rien inventé, vos dirigeants ont bien sondé d'autres entraîneurs cet hiver, dont Hervé Renard qui va vous succéder...
R: C'est ce que j'ai lu. Je voudrais que vous donniez les noms des gens qui vous informent. Moi aussi je veux des preuves. J'ai tellement lu que j'étais parti et que mon successeur allait arriver que quand la porte de mon bureau s'ouvrait je pensais que j'allais le voir en face de moi ! Ca montre la solidarité du milieu... Il va me succéder, tant mieux pour lui.
Q: Qu'allez-vous faire maintenant ?
R: Plus que jamais, le Nord est une terre accueillante mais on peut continuer à vivre ailleurs. Je vais rentrer me ressourcer chez moi à Vauvert (Gard). Ce n'est pas un métier facile, on verra ce qui se présentera. Si je n'ai pas le choix, j'ai mes annuitées, je me mettrai à la retraite ! Mais je n'ai pas envie de prendre ma retraite, je ne suis pas usé.
