RC Lens : Hafiz Mammadov sous le coup d'un mandat d'arrêt en Azerbaïdjan ?

Selon le site AzPolitika.info, Hafiz Mammadov ferait l'objet d'un mandat d'arrêt dans son pays et se serait réfugié en Grande-Bretagne. Une information démentie par l'homme d'affaires, actionnaire majoritaire du RC Lens. 

L'information a été publiée vendredi dernier par AzPolitika.info, un site politique très lu et commenté en Azerbaïdjan : Hafiz Mammadov​, l'actionnaire majoritaire du Racing Club de Lens, ferait l'objet d'un mandat d'arrêt dans son pays, dans le cadre d'une vaste enquête sur des détournements de fonds, liés à des prêts frauduleux accordés par l'International Bank of Azerbaijan, une banque publique azerbaïdjanaise (à ne pas confondre avec la Bank of Azerbaijan, banque privée dont Hafiz Mammadov préside le conseil de surveillance). "Le tribunal du district de Nasimi (à Bakou NDR) a décidé de placer Hafiz Mammadov en détention provisoire le 18 mai", peut-on lire dans l'article. "Mais il n'a pas été possible de l'arrêter. "Hafka" est parvenu à s'échapper deux jours plus tôt. Il a été prévenu - on ne sait par qui - de son arrestation et a fui le pays". Selon AzPolitika qui revendique "des sources fiables", Hafiz Mammadov a bénéficié d'un prêt de 100 millions de manats (environ 85 millions d'euros) de l'International Bank of Azerbaijan qu'il n'a jamais remboursé, ce qui expliquerait le gel de ses comptes survenu l'été dernier.

A ce jour, cette information n'a été confirmée sur aucun canal officiel en Azerbaïdjan, un état dont on connaît toutefois le manque de transparence. 

Mammadov est bien à Londres mais dément avoir fui

Hafiz Mammadov, lui, n'a pas tardé à répliquer et à démentir cette information via le site Haqqin.az, dirigé par Eynulla Fatullayev, un journaliste dissident et militant des droits de l'homme. "L'information au sujet de ma fuite du pays est un mensonge absolu", a-t-il fait savoir samedi. "Actuellement, je suis à Londres pour un traitement. Je rencontre des problèmes avec ma jambe. Dans les prochains jours, je serai de retour à Bakou. Juste après mon retour, je suis prêt à vous rencontrer et à répondre à toutes vos questions."

Il convient en effet de rester très prudent. En juillet dernier déjà, plusieurs médias azéris - dont AzPolitika.info - avaient annoncé l'arrestation d'Hafiz Mammadov à l'aéroport de Bakou. Une arrestation démentie à l'époque par les autorités azerbaïdjanaises et Gervais Martel, le président du RC Lens. Il était déjà question de ce prêt non remboursé de 85 millions d'euros. Pour autant, les comptes de l'homme d'affaires ont bien été gelés à cette date. Et Hafiz Mammadov est resté invisible dans son pays les neuf mois qui ont suivi.

70 hommes d'affaires arrêtés

La semaine dernière, dans la revue de presse hebdomadaire qu'elle diffuse sur son site internet, l'ambassade de France à Bakou se faisait l'écho de cette enquête portant sur les prêts accordés par l'International Bank of Azerbaijan. "Le journal (Azadlig du 13 mai) rapporte que près de soixante-dix hommes d’affaires ont été arrêtés au cours d’une opération menée par les agents du département de Lutte contre le Crime organisé du ministère de l’Intérieur. Ces arrestations sont liées à la Banque internationale d’Azerbaïdjan".

Jusqu'ici, le nom d'Hafiz Mammadov n'avait encore été cité nulle part. Début avril, son retour à la présidence du conseil de surveillance de la Bank of Azerbaijan - poste dont il avait été sèchement écarté un an auparavant - donnait plutôt le sentiment d'un retour en grâce auprès des autorités de son pays. Mais le récent refus de la fédération azerbaïdjanaise de football d'accorder une licence au FC Bakou, son autre club, montre que ses soucis financiers - et ses nombreuses ardoises - sont loin d'être réglés.

Quelle incidence pour le RC Lens ?    

La présence d'Hafiz Mammadov en Angleterre - volontaire ou subie - a au moins permis une chose : selon Le Parisien/Aujourd'hui en France, l'homme d'affaires a pu s'entretenir la semaine dernière avec son associé Gervais Martel au sujet du RC Lens. Ce dernier aurait tenté de négocier le départ de l'Azerbaïdjanais du capital de la holding qu'il détient à 99.99%, mais "les discussions auraient été très houleuses entre les deux hommes". Vendredi, on a cru un bref instant qu'une issue avait enfin été trouvée : la télévision publique belge, la RTBF, annonçait sur son site internet que Roland Duchâtelet, le propriétaire du Standard de Liège, avait "proposé 15 millions d'euros pour s'offrir les parts d'Hafiz Mammadov dans le Racing Club de Lens. Une offre qui a été acceptée".

Mais l'information a été rapidement, catégoriquement et doublement démentie par Gervais Martel et le Standard. A la rédaction de la RTBF, on s'étonne pourtant de ce revirement, l'information d'un rachat par Duchâtelet ayant été recoupée auprès de deux sources fiables, de part et d'autre de la frontière. D'autres confrères ont également disposé, la semaine dernière, des mêmes informations. S'agissait-il d'une "intox" ou l'affaire a-t-elle capoté dans la dernière ligne droite ? Selon L'Equipe, Duchâtelet voulait seulement obtenir des garanties pour prêter 15 millions d'euros au RC Lens en échange de la propriété de plusieurs joueurs de l'effectif. Ce que Gervais Martel aurait refusé. Mais quelle part a pris Hafiz Mammadov dans ces négociations ? Est-il vraiment prêt à s'en aller moyennant contre-parties ou refuse-t-il fermement de céder ses parts à un nouvel investisseur ? "Le club n’est pas à vendre, il appartient à Hafiz Mammadov", a répondu de façon surprenante Gervais Martel à La Voix du Nord. Le président lensois dit avoir d'autres pistes. Mais comme nous l'expliquions dans un précédent article, rien ne pourra se faire juridiquement sans l'aval de son associé azerbaïdjanais. A l'approche du grand oral devant la DNCG, le "gendarme" financier du foot français, le temps presse...
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