Six cents personnes selon la préfecture, 700 pour les organisateurs, ont manifesté mardi à Valenciennes (Nord) pour exiger des garanties sur l'avenir du fabricant de tubes sans soudures Vallourec dans le Nord face à la menace pesant depuis fin avril sur 650 emplois dans le département.
Les manifestants sont partis de l'aciérie de Saint-Saulve, où Vallourec emploie 350 personnes, sont passés devant la mairie de Valenciennes avant de se poster devant la sous-préfecture, où une délégation de salariés a été reçue à la mi-journée.
Vallourec - signifiant "Valenciennes, Louvroil, Recquignies", trois communes nordistes - a annoncé fin avril un plan de suppression de 2.000 postes dans le monde et indiqué rechercher un "partenaire majoritaire" pour reprendre son site de Saint-Saulve.
"Je suis, nous sommes, vous êtes Aciérie tuberie de Vallourec", pouvait-on lire mardi sur une large banderole portée dans le cortège, arborant une police similaire à celle du slogan "Je suis Charlie".
"Aujourd'hui on montre notre mécontentement, on attend des réponses", a affirmé Nacim Bardi, représentant CGT au comité d'entreprise de Vallourec. "Nous ce qu'on veut c'est un repreneur, on veut travailler, on veut couler de l'acier, on veut des gens qui viennent pour le long terme", a-t-il martelé.
Selon lui, Vallourec compte délaisser la production d'acier ordinaire et la laisser à ses concurrents, pour se concentrer sur les aciers spéciaux. En 2014, dit-il, l'aciérie de Saint-Saulve a produit 60.000 tonnes d'aciers spéciaux contre 240.000 tonnes d'acier ordinaire.
"Toute la famille a travaillé chez Vallourec", a assuré la femme de M. Bardi, Stéphanie. "On a toujours pensé que Vallourec c'était solide", s'est remémorée celle dont le père et l'arrière-grand-père travaillèrent à l'aciérie.
Une réunion est prévue le 15 juin au ministère de l'Economie, à laquelle participeront des élus de la région, qui assumeront le rôle de porte-parole des salariés, selon Vincent Handré, conseiller municipal sans étiquette d'Onnaing, où se trouve notamment une usine de Toyota. M. Handré a salué "l'union sacrée des élus de la région": "la sauvegarde de l'emploi n'a pas de couleur politique", s'est-il réjoui, estimant que 4.000 emplois directs et indirects sont concernés par l'avenir de l'aciérie.