Onze personnes on été écrouées en France soupçonnées d'être à la tête d'un vaste réseau de prostitution recrutant "sous les coups et les menaces" de jeunes Roumaines parfois âgées de 15 ans, a annoncé la direction générale de la police nationale (DGPN).
L'enquête a débuté il y a moins d'un an sur ce réseau de présumés proxénètes de la communauté rom de Roumanie faisant venir en France "en les droguant" et "les battant" de très jeunes filles, certaines âgés de 15 ans, selon l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (Ocreth) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui a travaillé de concert avec ses collègues de Lille.
Elles étaient contraintes, toujours sous les coups et sous l'effet de drogues, à se prostituer dans le vieux centre de Lille et à Grenoble.
Les enquêteurs ont identifié la tête de réseau en Roumanie et l'ont interpellée en France en compagnie de ses complices présumés toute cette semaine, a dit la source.
Les jeunes filles, dont la venue en France "relevait parfois quasiment de l'enlèvement pur et simple" dans leur pays, étaient contraintes d'effectuer une dizaine de passes par jour pour un montant estimé entre trente et cinquante euros, a dit l'Octreh.
Le réseau empochait directement l'argent et était géré en France depuis deux camps de Roms, selon le PJ. Un suspect a été interpellé en Roumanie, les autres à Lille et Grenoble principalement.
La semaine dernière, trente personnes ont été interpellées en France et en Roumanie soupçonnées d'avoir organisé des "sex tours" avec de jeunes prostituées roumaines ayant rapporté quelque quatre millions d'euros en deux ans, selon la DGPN.
La prostitution coûte 1,6 milliard d'euros par an à la société française, selon une étude du Mouvement du Nid et de la société d'experts Psytel rendue publique jeudi. Cinquante réseaux transnationaux de prostitution ont été démantelés en 2014, contre 45 l'année précédente, et "la cyberprostitution confirme son essor", selon une note de la PJ.