Des CRS ont filmé certaines de leurs interventions auprès des migrants sur la rocade de Calais. Pour dénoncer la situation devenue "intenable".
Une caméra sur le torse et le CRS se filme en intervention. La plupart du temps, il est en moto. Sur la rocade de Calais, il roule sous l'oeil de dizaines ou plutôt de centaines de migarnts qui tentent de monter dans des camions.
Rien de très neuf a-priori. Sauf que cette fois, un syndicat a décidé de diffuser cette vidéo. objectif : "On veut montrer aux gens que ce qui se passe à Calais est très grave, explique David Michaux, du syndicat UNSA-Police. C'est très tendu. On le voit bien sur les images. c'est chaud. Le long des glissières, on voit même un migrant avec une barre de fer dans la main." Au fil des vidéos, on entend des bribes de conversations entre les CRS : "On a besoin de renforts rapidement là", "On est sur la rocade Est, il y a énormément de monde. une moto s'est retrouvée à terre pendant la manoeuvre. Là, c'est devenu intenable." Ou encore "Je me suis fait prendre à parti, ma moto est à terre". Beaucoup de "Dégage" également adressés aux migrants. A noter que ces vidéos comportent des coupes.
Réponses des CRS aux associations
Ces vidéos ont été filmées fin mai-début juin sur la rocade de Calais. Soit 15 jours après la diffusion d'images par des associations d'aides aux migrants mettant en cause les CRS en montrant des "violences envers les migrants". Des vidéos contestées par les forces de l'ordre pour leur caractère partiel et partial. Mais le directeur général de la police avait rapidement saisi l'IGPN (Inspection générale de la Police nationale). Le défenseur des droits avait également indiqué s'être auto-saisi d'une enquête concernant cette vidéo.Les images diffusées ce mardi sont donc bien une "réponse" des CRS qui estiment ne pas avoir les moyens de bien faire leur travail. "On ne peut interpeller personne, explique David Michaux. On les sort des camions et ils reviennent aussitôt. C'est sans fin..." Et il précise : "On veut aussi montrer que de nombreux migrants sont pacifiques mais aussi que certains, notamment les passeurs, n'hésitent pas à s'en prendre à nous, à nous provoquer, à avoir des comportements très limites."
Selon l'Unsa, trois motards ont été agressés. Un autre a une grave altercation avec un Erythréen : "Il a souffert d'un traumatisme crânien qui lui a valu 21 jours d'incapacité temporaire de travail (ITT)", explique Denis Hurth, le délégué régional de l'Unsa-Police.