Au lendemain du 8 Mai 2021, 76e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, deux plaques commémoratives seront installées à Hersin-Coupigny (62) et Haubourdin (59) en présence de militaires russes. Un "groupe de reconstitution" en uniformes de l'Armée rouge sera présent.
En 1941, les premiers prisonniers militaires et civils soviétiques sont arrivés en France, dans des camps, sur volonté du IIIe Reich allemand. "Rien que dans le Pas-de-Calais, on trouvera plus tard, jusqu'à 20 000 soviétiques répartis en cinq camps militaires et quatre camps civils", précise Sergueï Dybov, président de l'association Mémoire russe, qui honore la mémoire des soldats soviétiques des deux guerres mondiales morts sur le territoire français.
"Il faut savoir...", pose l'homme, en introduction, "que ces prisonniers étaient forcés de travailler dans les mines, l'agriculture ou la sidérurgie. Leur intégration, en France, dans le bassin minier s'est faite via les Polonais qui avaient immigré précédemment et dont la langue a des racines slaves communes avec le russe".
Selon Sergueï Dybov, des évasions massives de soviétiques de ces camps auraient suivi, pour constituer, cette fois sur l'ensemble du territoire français (plus on est dispercés, moins on est repérés) des groupes de résistants. Dans le Nord Pas-de-Calais, il y avait ainsi 20 groupes soviétiques en juin 1944 soient 1500 soldats.
Recherches historiques, installations de plaques commémoratives, opérations éducatives, cérémonies militaires ou civiles... Née en janvier 2016, l'association fait suite à la colère et l'incompréhension de Sergueï Dybov, de voir en 2015, les croix de soldats russes -enterrés à la nécropole nationale française à Grenoble- remplacées par des plaques où l'inscription "soldat russe" avait disparu.
Dimanche 9 mai 2021, lendemain du 76e anniversaire de la capitulation de l'Allemagne nazie, à respectivement 11h00 et 13h00, deux cérémonies auront lieu à Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais) Haubourdin (Nord), pour honorer la mémoire d'une part de Robert Pequart, un français de 18 ans, résistant, dont la mort "pour la France" ne fut reconnue, grâce à l'action de sa mère, qu'en 1963 ; d'autre part d'Alexander Tkachenko, soldat soviétique né à Kiev.
Les deux hommes dont le premier était l'agent de liaison du second, lequel commandait un groupe résistant, sont morts, tués par une unité allemande près d'Arras, le 18 août 1944, quelques jours avant la libération du Nord Pas-de-Calais. Alexander Tkachenko, parlant français, commandait alors un groupe de résistants d'une vingtaine d'hommes opérant "sur le secteur Liévin - Calonne-Ricouart", selon Sergueï Dybov.
"Dimanche son neveu, Vadim Tkachenko, retenu, sera en ma compagnie à Haubourdin, via mon smartphone et les réseaux sociaux, pour voir la plaque commémorative".
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, six nécropoles rassemblant les dépouilles des soldats soviétiques morts en France se trouvent à Camiers, Fouquières-lès-Lens, Haubourdin, Lens, Marles-les-Mines, et Méricourt.