Dans 22 établissements en France, dont 4 dans le Nord et le Pas-de-Calais, selon une carte publiée par Le Figaro, les agents cumulent un mois d'arrêts maladie.
Hénin-Beaumont (33,5 jours d'absence par agent et par an), Roubaix (32,2), Tourcoing (31,8) et Calais (30,7). Ce sont les quatre hôpitaux du Nord ou du Pas-de-Calais dans lesquels l'absentéisme est le plus élevé. Ils font partie des 22 établissements publics en France où on enregistre en moyenne plus d'un mois d'arrêt maladie par agent.La moyenne dans les hôpitaux publics est de 23 jours. Une moyenne plus élevée de 7 jours que dans le privé, tous secteurs confondus. Dans les hôpitaux publics, le taux d’absence est donc très important et c’est néfaste : cela désorganise les services, complique la prise en charge des patients et coûte cher aux établissements.
La carte de France de l'absentéisme dans les hôpitaux https://t.co/wI2EG8KHDc pic.twitter.com/RsHeebSvPR
— L'important (@Limportant_fr) 20 avril 2016
Pourquoi cet absentéisme ?
Selon Le Figaro, les hôpitaux les plus sollicités ne sont pas forcément ceux qui enregistrent le plus d'absentéisme. Mais une corrélation pourrait exister entre l'absentéisme et le nombre de jours de RTT accordés aux employés. "Plus de jours à poser signifie davantage de chances de se voir refuser les dates souhaitées", affirme le quotidien. Certains agents choisissent alors de se 'mettre en arrêt' afin de pouvoir s'absenter aux dates voulues."
Il faut aussi bien comprendre que les hôpitaux sont plus touchés par les arrêts maladie compte-tenu de la spécificité de la profession. Les personnels font face de personnes souffrantes : cela crée du stress, fatigue mentale et physique. Des syndicats nous ont expliqué que les personnels d’EPHAD, les brancardiers, sont très exposés et donc se retrouvent plus souvent en arrêt maladie. Les risques psycho sociaux sont très présents également.
Mais il y a aussi des causes plus douteuses. C’est une société de contrôle des arrêts maladie basée notamment à Lille, Securex, qui nous l’explique. Des personnels seraient tentés de s’absenter de leur travail par convenance. 5% du personnel, c’est marginal… Mais ils influencent une part plus importante : 15 % du personnel d’une entreprise. « Si certains le font, alors pourquoi pas moi… » On arrive alors à une explosion des chiffres si rien n’est fait pour tenter de réguler ça. Et c’est ce qui semble se passer dans les hôpitaux publics. Difficile à vérifier car les directions n’ont pas souhaité nous répondre.
On sait simplement que la mise en place en 2012 de la journée de carence (le 1er jour d’arrêt maladie non indemnisé) avait permis de réduire les arrêts maladie de courte durée. Mais elle a été abandonnée par la gauche fin 2013.