"Quelqu'un d'appréciable", "bien sous tous rapports", "serviable"... les témoignages se suivent et se ressemblent, à Pont-sur-Sambre, et ils peignent le portrait d'un homme que personne n'aurait jamais soupçonné.
Voilà des jours qu'on les interroge, et le même constat revient : Dino Scala, l'homme que l'on soupçonne être le "violeur de la Sambre" et qui a lui-même reconnu une quarantaine de viols et agressions sexuelles, "a berné tout le monde" à Pont-sur-Sambre.
Ce sont les mots d'Alexandre Dubuisson, ancien joueur du club de Pont-sur-Sambre dont Dino Scala était président jusqu'à il y a trois ans. Comme tant d'autres, il décrit "quelqu’un qui était investi dans la vie du club, dans la vie de la commune"
Ça aurait été peut-être la dernière personne sur les 2550 habitants à qui on aurait pensé
Et il n'est pas le seul à être écœuré. Yves Malezieux, ancien président du club et surtout voisin de l'homme arrêté mercredi, ne trouve pas ses mots. Dino Scala était "un très bon copain pour moi, à qui je pouvais demander n'importe quoi. Je l'estimais beaucoup. Il venait chez moi, on allait manger chez lui..."
Encore aujourd'hui, cet habitant de Pont-sur-Sambre a du mal à y croire. "Quand j'entends son nom dans la bouche des journalistes, ça me fait tout drôle. Ça aurait été peut-être la dernière personne sur les 2550 habitants à qui on aurait pensé."
On pense connaître les gens et puis on est mis devant le fait accompli
"On était à des années-lumière de penser que c'était lui !" estime lui aussi Pascal Bidois, éducateur au club. "Si on lui enlevait tous ces méfaits, on n’avait rien à lui reprocher, c’était quelqu’un de serviable, toujours présent, toujours une oreille pour tout le monde, pour les éducateurs, pour les joueurs."
Un caractère qui tranche avec l'homme que dépeignent les médias. "Il était capable de faire un méfait le matin puis de venir avec nous dans la journée pour plaisanter, boire un café" enrage aujourd'hui Pascal Bidois, "On est doublement frustrés parce qu’on n'a rien vu venir." "On pense connaître les gens et puis on est mis devant le fait accompli" ajoute-t-il.
Au club, Dino Scala avait participé à la création d'une équipe de football féminine, mais "rien à signaler là-dessus" assure l'éducateur. Et l'actuel président du club Willy Lebrun le confirme : "Jamais une remarque déplacée. C’est peut-être pour ça que ça a duré si longtemps, parce que c’est le dernier qu’on aurait soupçonné."
Il faut bien expliquer à tout le monde que ça n'a rien à voir avec nous !
Son club pâtit déjà des conséquences de cette affaire. "Quelques parents s'inquiètent un peu, se posent des questions, même s’il faut pas tout mélanger". "Il faut bien expliquer à tout le monde que ça n'a rien à voir avec nous !" s'inquiète également Pascal Bidois
Willy Lebrun veut en tout cas mettre un maximum de distance entre son club et celui qui l'a autrefois présidé. "Il ne fait plus partie du club depuis trois ans, c'est une page qui a été tournée."