Pont-sur-Sambre : qui est l'homme soupçonné d'être le "violeur de la Sambre" ?

Un père de famille d'une petite soixantaine d'années doit être déféré ce vendredi au tribunal de Valenciennes, pour une série de viols et d'agressions sexuelles commis ces trente dernières années dans le bassin de la Sambre. Habitant de Pont-sur-Sambre, il était "très investi dans la commune". 

Onde de choc à Pont-sur-Sambre près de Maubeuge. Dans cette commune de 2550 habitants, on ne parle plus que de l'interpellation de l'ancien président du club de foot local, soupçonné d'être le "violeur de la Sambre". Un agresseur traqué depuis plus de 20 ans par la police judiciaire de Lille. Il est soupçonné d'être l'auteur d'une quarantaine de viols et agressions sexuelles dans le bassin de la Sambre depuis une trentaine d'années. La première agression aurait été commise en 1988.

L'affire du "violeur de la Sambre"

40 viols ou agressions sexuelles en 30 ans. Un homme "normal", père de famille, apprécié et engagé dans son village de Pont-sur-Sambre. Une enquête qui piétine. On vous résume en images l'affaire du "violeur de la Sambre". Un dossier hors-normes.

Publié par France 3 Nord Pas-de-Calais sur mercredi 28 février 2018


Le suspect, âgé de 56 ans, a été interpellé par la PJ après une agression commise le 5 février dernier à Erquelinnes juste de l'autre côté de la frontière en Belgique, selon le Parisien. Arrestation qui aurait permis de le confondre avec son ADN, qui était présent dans des affaires de viols sur lesquelles la PJ de Lille travaille depuis 1996. Un mode opératoire bien particulier du suspect a également conduit les enquêteurs à faire le rapprochement avec ces dossiers plus anciens.


Un bon père de famille

"Il est sociable, bon père de famille, presque le gendre idéal. Un bon mari, attentionné avec ses enfants, avec son épouse". Michel Détrait, maire depuis Pont-sur-Sambre, qui connaît le suspect "depuis une vingtaine d'années", n'en revient pas. Comme la plupart des habitants de la commune. "Les gens disent ce n'est pas possible que ça soit lui", témoigne-t-il.

D'origine italienne, ce père de trois enfants "petit râblé, avec du caractère", travaillait comme ouvrier pour un sous-traitant dans l'usine Jeumont Electric. Dino S. est décrit comme "courageux". Pendant son temps libre, "il était très investi dans la commune, même dans les communes avoisinantes", explique M. Détrait. Il a notamment été président, entraîneur et joueur au Football Club de Pont-sur-Sambre. "Je l'appréciais en tant que président, entraîneur, même joueur de foot. On faisait parfois la troisième mi-temps avec une portion de frites avec son épouse et ses enfants", raconte la maire. 


"Il a dû calculer"

De son côté André Cheboub, qui fût trésorier du club aux côtés du suspect, c'est également le choc. "C'est grave, c'est terrible. Je tombe sur les fesses. Je vais vous dire franchement, je tombe sur les fesses. Si c'est vraiment vrai, il a dû calculer tout ça par rapport à sa vie, pendant des années. Je suis un peu écoeuré", nous confie-t-il.

Et pourtant Dino S. ne se cachait pas, "toutes les réceptions de sport ou à la mairie de Pont-sur-Sambre, il était là. Avec un comportement normal" se souvient M. Cheboub, à qui le violeur présumé avait confié les rênes de l'équipe féminine séniors. "Je n'ai jamais remarqué un geste ou une parole déplacés", à l'égard des joueuses âgées de 18 à une trentaine d'années.

Personne à Pont-sur-Sambre ne se serait douté que Dino S., qu'on pouvait croiser roulant à VTT sur les petites routes du secteur,  pouvait cacher cette très sombre facette. "J'attends le déroulé de l'affaire, mais on se sent un peu trahis... comme son épouse et ses enfants, je suppose que personne n'était au courant de son comportement. J'ai une pensée pour sa famille et pour les victimes de ses actes", conclut le maire de la commune Michel Détrait. 

Le procureur de la république de Valenciennes et le chef de la police judiciaire de Lille ont donné une conférence de presse sur le sujet ce mercredi après-midi. L'homme "a reconnu les faits", a déclaré le procureur Jean-Philippe Vicentini à la presse. "Il évalue le nombre de ses victimes à une quarantaine", a ajouté le procureur.
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