Un ouvrier de Point-sur-Sambre a été mis en examen mercredi après avoir reconnu "une quarantaine" d'agressions sexuelles ces dernières années, a annoncé le procureur de la République de Valenciennes.
L'homme, domicilié à Pont-sur-Sambre près de Maubeuge, où il est honorablement connu, "a reconnu les faits", a déclaré le procureur Jean-Philippe Vicentini à la presse. "Il évalue le nombre de ses victimes à une quarantaine", a ajouté le procureur.
Le violeur présumé était entendu dans l'après-midi par un juge de la détention et des libertés, qui devait décider de l'incarcérer ou non.
Dino Scala, père de famille de 56 ans, avait été arrêté lundi dans sa voiture à Pont-sur-Sambre, et placé en garde à vue. Son identification fait suite à une information judiciaire ouverte en 1996 concernant "19 femmes", dont "des mineures", après "toute une série d'infractions, essentiellement des viols", a précisé le procureur.
La semaine dernière, il avait à nouveau agressé une femme, en Belgique cette fois. C'est grâce à la plaque minéralogique de sa voiture, repérée sur le lieu de son forfait et immatriculée en France, qu'il a pu être identifié par la Police judiciaire de Lille. "Son ADN a pu être comparé, et il s'avère qu'il est concordant" avec des traces d'ADN trouvées sur plusieurs de ses victimes, a expliqué le procureur Vicentini.
L'affire du "violeur de la Sambre"40 viols ou agressions sexuelles en 30 ans. Un homme "normal", père de famille, apprécié et engagé dans son village de Pont-sur-Sambre. Une enquête qui piétine. On vous résume en images l'affaire du "violeur de la Sambre". Un dossier hors-normes.
Publié par France 3 Nord Pas-de-Calais sur mercredi 28 février 2018
Attaquées de dos
Le violeur présumé agissait à chaque fois de la même manière. "Les femmes étaient attaquées de dos, très tôt le matin, il portait des gants et avait le visage masqué, en tout ou partie, par exemple par un bonnet", a rapporté le magistrat.
Lors de son audition, cet homme a fait aux enquêteurs "des révélations spontanées" selon le parquet. Il a avoué avoir agi "sous le coup de pulsions qu'il ne parvenait pas à contrôler", a raconté le procureur. Les investigations ont été "compliquées" et aujourd'hui encore, "de nombreuses investigations restent à accomplir", a affirméM. Vicentini à la presse.
La PJ s'est efforcée de contacter "le plus grand nombre de victimes possible. Elles étaient particulièrement touchées, elles n'y croyaient plus", a commenté le patron du SRPJ de Lille Romuald Muller. Concernant le profil du violeur présumé, "ce n'est pas quelqu'un ayant attiré l'attention" sur lui. L'homme avait un emploi d'agent d'entretien dans une entreprise de Jeumont, non loin de là.
Il avait été entraîneur et président du club de football de Pont-sur-Sambre. "Vous pouviez lui demander ce que vous vouliez, il rendait service. Il était estimé de la plupart des gens qui le connaissaient, c'était quelqu'un de sociable. Il y avait toujours du monde chez lui, les joueurs passaient à son domicile...", a raconté à l'AFP le président actuel du club, Willy Lebrun.
Cette affaire est l'une des plus importantes de la période récente en termes de victimes. En 2015, un homme de 40 ans avait été mis en examen à Evry pour 33 viols, tentatives de viols et agressions sexuelles commis entre 1995 et 2000, pour la plupart dans la forêt de Sénart (Essonne).