La justice belge a identifié huit anciennes affaires de délits ou crimes sexuels dans lesquelles le violeur en série présumé arrêté cette semaine à Pont-sur-Sambre pourrait être mis en cause, a appris l'AFP vendredi auprès du parquet de Charleroi.
"On a relevé huit dossiers remontant à la période 2004-2009 sur lesquels on va se pencher plus avant pour voir si on peut mettre en cause cette personne", a déclaré Vincent Fiasse, procureur de division à Charleroi, confirmant une information de France 3 Nord Pas-de-Calais mercredi. Ces dossiers de viols ou d'attentats à la pudeur "s'étaient clôturés par des classements sans suite ou des non-lieux", a ajouté le magistrat.
Ils vont être rouverts notamment pour voir s'ils contiennent des expertises ADN utilisables, avec des traces susceptibles d'être comparées à l'ADN du suspect, a précisé M. Fiasse.
Dino Scala, ouvrier de 57 ans domicilié à Pont-sur-Sambre, localité française proche de la Belgique, a avoué cette semaine en garde à vue "une quarantaine" de viols et agressions sexuelles qui auraient été commis de part et d'autre de la frontière depuis une trentaine d'années. Il a été interpellé lundi en France après 22 ans de traque par la police judiciaire de Lille, qui l'avait surnommé "le violeur de la Sambre". Il a ensuite été écroué mercredi après son inculpation pour les 19 infractions retenues dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en 1996.
En dehors de l'enquête française, le suspect est pour l'instant mis en cause en Belgique pour l'ultime agression du 5 février à Erquelinnes, qui lui a valu d'être confondu par les policiers français. Mais l'affaire, d'une ampleur rare, a fait remonter des souvenirs côté belge également. Les huit délits ou crimes sexuels jugés à ce stade potentiellement imputables à Dino Scala concernent tous la zone de police d'Erquelinnes, a souligné à l'AFP Vincent Fiasse. Il s'agit de la région la plus proche de l'agglomération de Maubeuge,
en France, où Dino Scala est soupçonné d'avoir principalement sévi.
Mais, a ajouté le magistrat belge, les recherches portant sur des affaires similaires non résolues vont être élargies aux communes des zones de police limitrophes, ainsi qu'étendues dans le temps "avant 2004 et après 2009". Une demande d'entraide judiciaire européenne devrait être adressée "dans le courant de la semaine prochaine" au parquet de Valenciennes (nord de la France) afin que la Belgique puisse notamment bénéficier de traces ADN du suspect.