Dans une interview accordée mardi à RMC, Caroline Cayeux, sénateur-maire de Beauvais et porte-parole de François Fillon, a dénoncé un "acharnement médiatique très choquant" sur le candidat de la droite à la présidentielle dans la tourmente des emplois présumés fictifs de son épouse.
La porte-parole de François Fillon était l'invitée de RMC mardi pour parler du scandale qui touche le candidat de la droite à la présidentielle. Tandis que de nouvelles révélations ont été publiées par le Canard Enchaîné concernant des indemnités de licenciement de Pénélope Fillon, le soutien de la député-maire de Beauvais reste indéfectible.
Caroline Cayeux a dénoncé, au micro d'Eric Brunet, un "acharnement médiatique [...] très choquant pour tout le monde", rappelant "la présomption d'innocence" de son candidat.
Devant plus de 200 journalistes réunis dans son QG de campagne à Paris lundi, François Fillon a contre-attaqué en martelant que "tous (ces) faits" étaient "légaux" en maintenant le cap vers la présidentielle tout en présentant ses "excuses aux Français".
Pour Caroline Cayeux, le candidat à la présidentielle "a eu raison de répondre à ces questions". Pour elle, "il faut maintenant parler du projet" : "avec 6 millions de chômeurs, il est urgent d'expliquer le programme de François Fillon qui souhaite ramener le plein emploi" a-t-elle déclaré dans cette interview sur RMC.
De son côté, le député-maire LR de Chantilly (Oise) et chargé du projet présidentiel de François Fillon Éric Woerth a déclaré ce matin sur France Inter que François Fillon restait "le meilleur candidat de la droite" malgré la polémique autour de l'emploi fictif présumé de sa femme, Penelope Fillon, et des montants touchés par cette dernière.
REVOIR - @ericwoerth : "La justice doit aussi prendre en compte le temps de l'élection présidentielle" #Fillon #le79Inter @Marcfauvelle pic.twitter.com/MRCP5OS85y
— France Inter (@franceinter) 8 février 2017
Dans une "lettre aux Français" publiée mercredi par le quotidien Ouest-France, réaffirme comprendre "le trouble" ressenti par les Français et tient à repréciser que "tout est légal", dans ses activités, celle de son épouse et de ses enfants. "J'ai toujours agi dans la stricte légalité et dans la plus parfaite honnêteté, assure-t-il. Mais j'ai commis une erreur : en travaillant avec mes proches, j'ai privilégié une collaboration de confiance qui aujourd'hui, suscite la défiance."
Et d'ajouter dans cette lettre : "que ceux qui donnent des leçons de démocratie se plient au même exercice de transparence !"
Selon un sondage Harris interactive publié mardi, deux tiers des Français (65%) n'ont pas été convaincus par ses explications, même s'il reste soutenu par une nette majorité de sympathisants LR.
Ses avocats pendant ce temps ont sonné la charge sur le plan juridique en affirmant que les irrégularités de l'enquête la rendaient "nulle". En coulisses, pourtant, beaucoup s'activent pour tenter de se mettre d'accord, en vain pour l'heure, sur une candidature alternative.
Nicolas Sarkozy, renvoyé mardi en procès dans l'affaire Bygmalion, ne pourra pas être ce recours, quand Alain Juppé a jusqu'ici fermement écarté cette option pour lui-même. Le nom de Xavier Bertrand, lui, est évoqué par certains... D'autant que le président des Hauts-de-France, s'il prône la solidarité avec François Fillon, a déposé un nom de domaine xavierbertran2017 le 31 janvier dernier...
Des questions restent en suspens
Des questions restent cependant en suspens. Parmi elles, l'entretien de 2007 de son épouse Penelope, diffusé jeudi dans un reportage d'Envoyé spécial, dans lequel elle dit n'avoir "jamais été réellement son assistante ni quoi que ce soit de ce genre", pèse sur sa version des faits.François Fillon n'a pas levé non plus tous les doutes sur l'emploi de sa femme par la Revue des deux mondes entre mai 2012 et décembre 2013, qui "n'a rien de fictif" selon Marc Ladreit de Lacharrière, patron de cette revue et ami proche du candidat.