Les avocats du barreau de Lille, réunis en assemblée générale lundi au Palais de justice, ont décidé la poursuite de la contestation de la réforme
de l'aide juridictionnelle (AJ) avec une "grève du zèle", avant une manifestation mardi devant la cour d'appel de Douai. Reportage (vidéo)
Le Conseil de l'Ordre des avocats lillois a donc voté lundi la poursuite du mouvement via une "grève du zèle", à durée indéterminée : les avocats demanderont systématiquement la collégialité des juges, c'est-à-dire trois, "sur tous les dossiers" - alors qu'habituellement, les décisions se prennent avec un juge unique; et ils "démultiplieront" les demandes de mise en liberté des détenus.
"Le président du CNB, mercredi, on aurait dit l'Avare de Molière: +j'ai ma cagnotte, j'ai ma cagnotte, j'ai ma cagnotte+. Ce n'est pas notre objectif", a lancé un avocat s'exprimant au micro. "Il faut exiger un calendrier public" de discussions sur une réforme de l'AJ, afin que la grève générale soit décrétée quand il n'est pas respecté, a affirmé Me Potié.
Manifestation à Douai
Mardi, les avocats de la région sont appelés à manifester devant la cour d'appel de Douai à 10H00, rassemblement où 200 avocats lillois sont attendus, selon le bâtonnier. La manifestation sera redoublée d'une grève générale des avocats, exclusivement ce jour-là.Une soixantaine de barreaux sollicités par l'AFP et le CNB, sur les 164 de France, avaient décidé de suspendre leur mouvement à la suite de l'accord de mercredi, dont Marseille, Lyon, Toulouse, Metz, Strasbourg, Nantes et Rennes. Une dizaine avait à l'inverse opté pour la poursuite du mouvement, dont Arras, Boulogne-sur-Mer, Nancy, Laval ou Dieppe.