Le maire d'Aubenton dans l'Aisne a décidé de ne plus relayer les documents de la préfecture incitant à la vaccination en milieu scolaire. L'édile, vacciné lui-même, dit ne pas comprendre cette politique, alors que les adolescents ne développent presque jamais de formes graves du Covid.
Maire sans étiquette de la commune d'Aubenton dans l'Aisne, Bernard Gréhant, a décidé de se désolidariser de la politique vaccinale des plus jeunes. Dans un courrier adressé à la préfecture, il fait part de son opposition quant à l'incitation à la vaccination des 12-17 ans, notamment dans le cadre scolaire.
"Les jeunes ne courent absolument aucun risque à condition qu'ils ne rentrent pas dans un certain nombre de cas bien spécifiques. Donc pour des adolescents qui sont encore en pleine croissance, il faut être prudent et je ne comprends pas que le principe de précaution, qu'on applique à toutes les sauces, là, ne s'applique pas", réagit-il.
Devant l'école du village de 650 habitants, la prise de position du maire trouve un certain écho. "C'est vrai que je n'en vois pas bien l'intérêt puisqu'ils ne font pas de forme grave du Covid", lance une maman.
Lui-même vacciné et précisant qu'il n'est pas anti-vaccin, il annonce par ailleurs ne plus vouloir relayer les documents de la préfecture incitant à la vaccination en milieu scolaire. "Je ne comprends pas l'insistance des pouvoirs publics sur la vaccination à très large échelle sachant qu'il s'agit d'un vaccin expérimental. Qu'on le fasse dans l'urgence pour toutes les personnes à risque, c'est tout à fait normal, mais pour les personnes qui sont en pleine santé, je ne vois pas l'intérêt."
Vacciner pour "diminuer la circulation du virus"
Une position qui dénote alors que l'opération "tous vaccinés à la rentrée" débute à peine, notamment à Soissons. Pour le colonel Anthony Stephan, médecin des sapeurs-pompiers de l'Aisne, le bénéfice de la vaccination des 12-17 ans est indéniable. "Le fait de vacciner le maximum de personnes diminue déjà le risque de circulation du virus, donc par conséquent, on limite très rapidement les risques de mutation. Et les problèmes de contamination vont être amoindris", explique-t-il.
À la veille de la rentrée scolaire, plus de 60% des 12-17 ans avaient déjà reçu une injection dans le département de l'Aisne.