Les autorités préparent l'évacuation en journée des habitants du village de Levergies dans l'Aisne afin de détruire 28 tonnes de munitions allemandes découvertes au printemps.
Mardi 21 septembre, une réunion a rassemblé différentes autorités en mairie pour préparer l'évacuation des habitants de Levergies, un village au nord de Saint-Quentin dans l'Aisne.
"L'objectif est de minimiser la gêne de la population, en essayant d'anticiper sur des situations que nous n'avons pas à l'esprit pour le moment. Mais qui pourraient se poser sur cette période du 12 au 15 octobre. Comme par exemple, les personnes qui ont besoin de visites médicales tous les matins", explique Jean-François Prigent, chef du service interministériel de défense et de protection civile de l'Aisne.
28 tonnes d'obus allemands
Pendant ces quatre jours, aucun des 560 habitants ne pourra séjourner dans la commune. Seuls seront présents les démineurs missionnés pour détruire 28 tonnes d'obus allemands de la Première Guerre mondiale.
Les munitions ont été découvertes au printemps dans un champ à l'occasion fouilles pyrotechniques obligatoires dans le cadre de la construction d’un parc éolien. Par sécurité, elles ont été enfouies sous trois mètres de terre et l'accès au champ interdit.
Les opérations de déminage se dérouleront en journée. Les habitants pourront revenir dormir chez eux. Mais pour Bernard Nuttens, maire (divers) de Levergies, beaucoup de détails restent à régler : "Il faut organiser des ramassages scolaires, organiser une cantine pour nourrir tout le monde. Les nourrices à domicile vont avoir une perte d'exploitation importante. C'est une gêne pour les personnes âgées qui n'ont pas forcément une structure d'accueil ou une famille à proximité". Des questionnaires ont été distribués pour trouver des solutions aux difficultés éventuelles des habitants.
Un précédent près de Laon
La découverte de ces munitions dans le sol n'a rien d'exceptionnel. Entre 1914 et 1918, entre le Nord et l'Est de la France, un milliard d'obus ont été utilisés par les armées. Cent millions seraient encore présents dans les sols causant à la fois un risque d'explosion et un risque pour l'environnement.
En 2010, le village de Coucy-les-Eppes près de Laon avait aussi été le théâtre d'une opération de déminage. Elle s'était achevée plus tôt que prévu. Un scénario qui satisferait sûrement la population de Levergies.