"Aller au plus près des quartiers" pour faire découvrir l'athlétisme aux plus jeunes, l'objectif de l'association Goldenblocks

Ils viennent de Guise, mais aussi de Saint-Quentin et d'autres communes environnantes de l'Aisne, avec un but : découvrir l'athlétisme et potentiellement obtenir une licence. L'évènement, organisé par Golden Blocks et la Communauté de communes Thiérache Sambre et Oise en a séduit plus d'un.

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Il y avait comme un air de Jeux olympiques et paralympiques à Guise (Aisne). Cette commune d'un peu moins de 5 000 habitants a accueilli Golden Blocks, une association cofondée en 2014 par le champion de monde Ladji Doucouré et son acolyte et également athlète Matthieu Lahaye. Leur objectif : permettre aux jeunes de quartiers populaires d'accéder au sport, et plus précisément à l'athlétisme. 

"On a délocalisé le stade pour l'amener au cœur de la ville", lance Matthieu Lahaye. Depuis plus d'une dizaine d'années, l'ancien athlète de haut niveau constate des barrières à la pratique de l'athlétisme. "L'idée est de sortir du stade et de créer un vrai lien avec les populations et d'aller au plus près des quartiers."

Le champion français Kafétien Gomis, originaire de Saint-Quentin, ajoute : "l'ADN de Golden Blocks est né en banlieue parisienne avec une volonté d'accès au sport pour chacun. Au final, on se retrouve avec la même population, il n'y a pas forcément de tours d'immeuble, mais il y a les mêmes problématiques d'accès au sport".

Attirer les plus jeunes

Ce mercredi 4 septembre, à Guise, pour attirer le plus de personnes possibles, "on est partis aux bases de l'athlétisme" avec "du un contre un, une ligne de départ et d'arrivée, sans chronomètre". Et même si l'objectif n'est pas de détecter des talents, "de fil en aiguille, on a détecté des champions" au cours de ce genre d'évènements. "On a des jeunes qui sont en équipe de France aujourd'hui, certains ont participé aux Jeux olympiques, c'est une vraie fierté aussi", se réjouit-il. 

Matthieu Lahaye note que l'athlétisme n'est pas "un des sports majeurs, on est bien loin derrière le foot, le basket, même le judo. Il y a un vrai travail de fond à faire". L'équipe de Golden Blocks a voulu accrocher les jeunes avec une discipline, la course, "plutôt facile à exploiter et plus dans le show", afin qu'ils puissent découvrir plus tard toutes les autres épreuves qui existent en athlétisme. 

Concrètement, pourquoi y a-t-il moins d'intérêt pour l'athlétisme ? "Qu'on soit jeune ou même parent, ce n'est pas forcément le sport vers lequel on dirige son enfant parce qu'on a cette connotation de l'athlétisme au niveau scolaire". Golden Blocks veut montrer une des facettes "attrayantes" de ce sport à travers le sprint : "les petits ne font que courir, c'est magique. Peut-être que tout à l'heure, ils diront : bah maman, je veux m'inscrire", espère-t-il. 

De son côté, Kafétien Gomis explique qu'il y a une vingtaine d'années, "on va dire que 80% des profs de sport étaient issus de l'athlétisme et forcément, c'était un lieu de détection". Aujourd'hui, c'est moins le cas : "on pratique aussi moins l'athlétisme à l'école pour d'autres disciplines qui sont aussi bonnes pour le développement, mais l'athlétisme reste quand même le sport commun à tous les autres sports : on court, on lance, on saute..."

Une licence d'athlétisme offerte

Kafétien Gomis a découvert l'athlétisme à la télévision, lors des championnats du monde de Tokyo en 1991. C'est grâce à cela qu'il a commencé la pratique de ce sport. "Une des choses qui a été marquante dans ma carrière a été la rencontre d'un athlète de haut niveau, Jean-Charles Trouabal", recordman du monde de 4x100 m. Après une course, "il m'a tapoté sur la tête en me disant : c'est bien petit. De là, j'étais le gamin le plus heureux du monde, je me disais qu'un champion du monde m'a dit que c'est bien, peut-être que finalement, c'est pas mal !"

À ses yeux, Golden Blocks, "c'est aussi ça. Ça a été inventé par des anciens, l'athlète Ladji Doucouré qui a été champion du monde" qui était également présent pour rencontrer les jeunes et les motiver. Et si un seul jeune prend une licence d'athlétisme après cet évènement, "ce sera déjà gagné".

En effet, une licence d'athlétisme est offerte aux participants de l'évènement et l'association met les jeunes en relation avec des clubs. "Après, on éprouve la satisfaction de voir des t-shirts Golden Blocks revenir en compétitions. On se dit que ce sont des jeunes qu'on a détectés et qui sont venus naturellement participer".

Un accès qui reste difficile

Néanmoins, l'accès reste difficile puisque le club d'athlétisme le plus proche de Guise se situe à 30 kilomètres de la commune. "On ne peut pas répondre à toutes les problématiques. On a Kafétien Gomis dans la région. Il est vachement investi dans l'athlétisme et on va voir avec lui comment il peut se rendre disponible", affirme Matthieu Lahaye.

Alice Ribeiro, coordinatrice jeunesse et sport de Communauté de communes Thiérache Sambre et Oise abonde en ce sens : "on n'a pas l'infrastructure, donc c'est un peu compliqué. Il n'y a pas qu'à Guise, on n'a pas d'athlétisme partout, il faut se rapprocher d'une grosse ville à chaque fois".

Mais Kafétien Gomis et les collectivités ont la volonté de développer une section athlétisme. "Je sais qu'il y a un club qui est sur la course sur route et qui voudrait passer sur la course dans le stade. Donc notre but est de donner de la lumière et de la visibilité sur ces structures et ces éducateurs pour qu'il y ait des choses qui se créent", conclut Matthieu Lahaye avec une note d'espoir.

À l’issue des finales du jour très disputées, les vainqueurs ont remporté leur ticket pour une finale nationale prévue le 21 septembre, place de la Bastille à Paris.

Avec Rémi Vivenot / FTV

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