Atteint de tétraparésie, un handicap neurologique invisible qui génère un déficit articulaire, une fatigue musculaire et des difficultés de coordination pendant la course, Dimitri Jozwicki a dû arrêter le rugby en 2010. Il s'est converti à l’athlétisme en voyant les performances de Christophe Lemaitre pendant les Mondiaux de 2010.
Dimitri Jozwicki est un athlète spécialiste du 100 mètres. À 20 ans, il connaît sa première sélection en équipe de France handisport, pour les championnats du monde de Londres de 2017. Il atteint la quatrième place aux Jeux paralympiques de Tokyo, en 2021, et ses progrès sont continus depuis. En 2022, il bat son record personnel sur 100 mètres, avec une nouvelle marque à 11,21 secondes.
En février 2023, il remporte deux titres, sur 60 et 200 mètres, aux championnats de France en salle de para-athlétisme. En 2021, le sprinteur connaît sa première finale paralympique lors des Jeux de Tokyo 2020.
"Le départ, c'est un moment qui est super important. C'est un moment où le speaker, il fait taire un stade de 80 000 personnes pour huit gars ou huit femmes qui vont se battre sur 100 mètres. Donc, il y a toute cette atmosphère-là qui est assez pesante et à la fois très excitante."
Dimitri Jozwicki
L'athlète commente son "geste en or", le départ en bloc, et livre son secret : "Avant de rentrer dans le bloc, j'ai toujours un petit rituel : je claque fort mes cuisses et ensuite je vais venir m'aplatir au sol avec mes mains, frapper le sol. Généralement je gueule un bon coup. Moi, ça m'aide à me mettre dans ma course. Si ça peut déstabiliser un adversaire ou deux, c'est bien aussi. Ensuite, je vais pousser sur mes mains pour venir bien me caler dans mes blocs."
"Le but, c'est d'être comme un ressort qu'on comprimerait et de maintenir cette compression jusqu'au coup de pétard. Je baisse la tête, j'essaie d'être le plus relâché possible, je lève mes fesses. On essaie d'avoir le dos assez plat. Dès qu'on entend coup de pétard, paf !, on explose. Et là, on part, on va avoir les premières foulées rasantes et on va pouvoir lancer le 100 mètres à pleine vitesse."
"C'est le moment de la course sur lequel le sprinter engage le plus de force. C'est clairement comme un avion au décollage."
Dimitri Jozwicki
On peut facilement gagner ou perdre un dixième de seconde au départ d'un sprint, et souvent, selon le sportif, c'est ce dixième de seconde qui fait la différence sur la ligne d'arrivée. Donc, oui, on peut gagner une course au départ !
Les JO, c'est avant tout la beauté du geste sportif : la vitesse d'une course, la précision d'un toucher, la finesse d'une technique travaillée pendant des années. Le Geste en or, une série de portraits intimistes de sportifs et sportives des Hauts-de-France à découvrir en juin et juillet, en attendant les Jeux Olympiques de Paris 2024.