Les JO, c'est avant tout la beauté du geste sportif. Ce "Geste en or", c’est le nom d’une série de portraits de sportifs et sportives des Hauts-de-France, à découvrir en juin et juillet sur notre site. Premier épisode : rencontre avec le champion du monde de breakdance qui nous parle du "Thomas", sa botte secrète pour remporter une médaille aux Jeux de Paris qui auront lieu du 26 juillet au 11 août 2024.
Kamil Bousselham est double champion du monde de breakdance avec son groupe "Vagabond Crew" (en 2006 et 2011). Le danseur, âgé de 37 ans, est un autodidacte comme il y en a beaucoup dans le hip-hop. Il a appris le breakdance avec son frère et ses amis dans les halls d’immeuble à Étouvie, un quartier d'Amiens, il y a déjà un quart de siècle.
Le breakdance, est une des toutes nouvelles disciplines au programme des Jeux Olympiques de Paris, avec l’escalade, le surf et le skateboard. À mi-chemin entre la pratique artistique et la performance acrobatique, le breaking est une danse née dans la rue, dans le quartier du Bronx à New York, au milieu des années 1970. Les épreuves se dérouleront place de la Concorde, à l'instar des compétitions de skateboard, BMX Freestyle et de basket à trois contre trois.
"Le breakdance avant tout, c'est un art. Il y a une dimension sportive, mais c'est un art avant tout"
Kamil Bousselham
Pour les JO de Paris 2024, il y a deux catégories, une masculine et une féminine, de 16 athlètes chacune. Les breakeurs et breakeuses s'affronteront dans des battles d’un contre un et devront enchaîner les "powermoves", les mouvements puissants, des figures typiques, en improvisant sur des sons prodigués par un DJ.
La botte secrète de Kamil Bousselham, pour briller et impressionner le jury, c'est un le Thomas, une figure très physique. "Le fameux Thomas, ce qu'on appelle en anglais le flare, on sait que ça plaît au public, c'est-à-dire que c'est un moment de performance. Tu sais que quand tu vas le faire, tu vas avoir des applaudissements du public", avoue le sportif.
Il précise : "C'est un moment stratégique du passage. Ce qui est technique, c'est que tout simplement tu es sur deux mains, les jambes ne touchent pas le sol, tu dois donner un effet où tu es léger comme une plume, comme une feuille. Sauf qu'en réalité, au ressenti, tu es en train de te porter, tu as les jambes en l'air, il y a du gainage, c'est beaucoup les abdos en fait, beaucoup les bras et les abdos."
"On te prend pour Superman quand tu le fais, donc forcément ça donne une énergie"
Le Thomas est une performance très dure à réaliser, elle demande des années d'entraînement. Le secret pour réussir cette figure, c'est qu'il faut être détendu, explique Kamil Bousselham. "Aujourd'hui, j'ai des élèves qui savent faire cette technique, qui sont très jeunes, mais ne sont pas détendus, ne sont pas relâchés et ils font de l'apnée. Quand ils la font, ils sont tout rouges. Et derrière, tu ne peux plus rien faire. Alors que moi, derrière, il faut que ça suive encore."
Les JO, c'est avant tout la beauté du geste sportif : la vitesse d'une course, la précision d'un toucher, la finesse d'une technique travaillée pendant des années. "Le Geste en or", une série de portraits intimistes de sportifs et sportives des Hauts-de-France à découvrir en juin et juillet, en attendant les Jeux Olympiques de Paris 2024.