La cour d'appel d'Amiens donne raison aux anciens salariés d'Hazemayer à Saint-Quentin. Ces 38 retraités avaient poursuivi leur ancien employeur pour préjudice d'anxiété. Les prud'hommes leur avait accordé 4 000 euros. La cour d'appel a doublé cette somme, à 8 000 euros
La cour d'appel d'Amiens donne raison aux anciens salariés d'Hazemayer à Saint-Quentin. Ces 38 retraités, qui n'ont travaillé qu’au sein du site d’Azhemeyer avaient poursuivi leur ancien employeur pour préjudice d'anxiété. Exposés à l'amiante au cours de leur carrière, ils craignent de tomber malade d'un cancer. Les prud'hommes leur avaient accordé 4 000 euros. La cour d'appel a doublé cette somme, à 8 000 euros.
Cette victoire n’est qu’un début pour Cécile Labrunie, avocate de l’association et des salariés
Pour maître Cécile Labrunie, spécialisée dans le droit social et la réparation des préjudices, « chaque condamnation d’un employeur n’ayant pas respecté son obligation de sécurité et de prévention est une victoire bien sûr individuelle pour chacun de ces 38 salariés qui espéraient bénéficier de cette indemnisation ». Elle rappelle que ce sont des procédures individuelles et que cette reconnaissance de la dangerosité de l’amiante est le résultat d’un long combat, « pour ces salariés qui ont vu certains de leur collègue mourir d’un cancer des poumons ».
La reconnaissance de la justice face à l’exposition à l’amiante
Selon Daniel Liénard, président de l’association "L’amiante et les anciens salariés exposés d’Azhemeyer et d’Unelec", qui représente 500 anciens salariés cette victoire exprime la reconnaissance de la justice face à l’exposition à l’amiante qu’ils ont subi. Et concernant le volet indemnité, Daniel Liénard relativise, « il y a certes les indemnités qui ont doublé même si nous demandions au départ 30 000 euros à la société Hazemeyer qui a été rachetée par Coméca. Ils ont racheté l’actif et le passif. Nous obtiendrons finalement pour certains 8 000 euros si la société laisse la décision dans l’état». L’entreprise existe toujours à Gauchy dans l'Aisne et fabrique des appareils de tableaux électriques, mais dans ce nouveau site l'amiante n’ont jamais été utilisés.
Toute une vie à travailler chez Azhemeyer
Le président et les salariés ont travaillé durant des années au sein de l’usine Azhemeyer, ancien site de fabrication de fusibles et des disjoncteurs, « L’amiante se trouvait dans les produits de fabrication. Nous découpions et transformions l’amiante pour réaliser les pièces nécessaires à la fabrication des fusibles et des disjoncteurs. Chaque jour, nous avons manipulé des produits cancérigènes ». L’usine Azhemeyer de Saint-Quentin a fermé fin 1981, Unelec l’a remplacé. Les anciens salariés pour la plupart retraités redoutent encore aujourd’hui de déclencher un cancer des poumons ou de la plèvre. « Cinq de nos collègues sont décédés d’un cancer liés à l’amiante et actuellement nous avons des collègues qui ont une calcification de la plèvre à cause de l’amiante », rappelle Daniel Liénard.
38 salariés sont concernés par cette décision en appel sur les 50, sachant que les autres ont accepté les premières indemnités.
La société Azhemeyer à 2 mois pour se pourvoir en cassation.