En décembre 2019, le service des Urgences de Guise avait dû fermer ses portes faute de médecins. Après une réouverture deux jours par semaine en mars, le service a enfin repris une activité quotidienne en semaine avec des médecins de l'hôpital de Saint-Quentin.
Depuis le 1er septembre, le service des Urgences de l'hôpital de Guise accueille à nouveau des patients chaque jour en semaine. En décembre dernier, il avait pourtant fallu s'en passer. Faute de médecins disponibles, le service avait dû fermer. Les habitants du secteur devaient alors se rendre à Saint-Quentin ou au Cateau-Cambrésis à plus de 25 kilomètres. Des trajets allant de 30 à 40 minutes.
En mars dernier, le service avait rouvert très partiellement avec un urgentiste sur site deux jours par semaine.
Ne pas déshabiller Saint Quentin pour habiller Guise
Neuf mois plus tard, une solution été trouvée pour ouvrir 5 jours de la semaine : des urgentistes de l'hôpital de Saint Quentin assurent l'accueil du public les lundis, mercredis et vendredis, les médecins de Guise prenant le relai les mardis et jeudis, de 8h30 à 18h30. Une situation qui n'a pas été facile à mettre en place, explique le Dr Farid Nasr, chef des urgences de Saint-Quentin et de Guise : "ça été très compliqué d'arriver à ce résultat : il fallait ne pas déshabiller Paul pour habiller Pierre. C'était important de ne pas abandonner Guise : pour des raisons historiques, mais aussi par rapport à la population. Beaucoup se replient sur nous parce qu'ils n'ont plus de médecin traitant. Sans les Urgences, ces gens disparaîtraient du circuit de soin. (...) Nous avons fait le maximum pour ne pas fermer Guise. Si on en est arrivé là, c'est parce que il n'y avait plus aucune autre alternative puisque quand Guise a été déshabillée, c'est parce que Saint-Quentin l'était déjà de façon plus prégnante".A Guise, le Smur est actif les lundis, mercredis et vendredis. Prochaine étape pour le maire Divers Gauche, l'ouverture des Urgences 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. "Il faudra pour ça que le nombre d'urgentistes à l'hôpital de Saint-Quentin, mais on essaie de pousser pour faire en sorte que ce soit du 24/24", explique Hugues Cochet.
Recrutements difficiles
Un objectif difficile à réaliser car le recrutement d'urgentistes reste problématique. Le métier d'urgentiste n'attire plus les étudiants en médecine : "la durée de vie professionnelle d'un urgentiste, c'est une dizaine d'années, compte tenu des conditions de travail. (...) Aujourd'hui, recruter un urgentiste plein pot dans une structure hospitalière comme la nôtre, ça n'est pas si simple que cela, déplore le Dr Farid Nasr. Le jeu n'en vaut pas souvent la chandelle pour les jeunes puisque la pénibilité est très importante avec un travail de nuit qui devient de plus en plus pénible. Tout cela a fait que nous n'avons pas pu en décembre déployer un urgentiste à Guise."Le besoin dans le secteur est pourtant réel : avant leur fermeture, les urgences de Guise accueillaient environ 3500 patients par an.