L’envolée des prix a de lourdes conséquences pour ceux qui doivent compter chaque euro. Les associations caritatives constatent un afflux de bénéficiaires. Exemple dans l'Aisne avec les bénévoles du Secours populaire.
À Laon, dans l'Aisne, la file d'attente s'allonge bien avant l'ouverture des portes de l'épicerie du Secours populaire. Ici les prix peuvent être trois à quatre fois moins élevés qu'en supermarché. Une opportunité pour certains bénéficiaires qui ne pourraient pas faire sans.
On est des gens en mode survie, je pense que ce serait pire que ça. Je pense qu’on irait manger les racines et les herbes dehors peut-être, comme les chèvres.
Un bénéficiaire du Secours populaire.
Pour faire face à la demande qui s'accroît, deux fois par semaine, Mathias Cardon et Dominique Desmoulins font la tournée des supermarchés de la ville. Ils récupèrent de quoi remplir leurs rayons : "on a des pâtes, bonnes en date bien sûr, compte Mathias. Il y a des yaourts. On a énormément de fromages, ça, c'est souvent. Un petit peu de fruits et de légumes. Des œufs, Ça, c'est extrêmement rare".
"Je n'ai pas les moyens de me payer de l'alimentation"
Avec la crise du Covid et l'inflation galopante, l'association caritative a vu son nombre de bénéficiaires augmenter, aux profils de plus en plus variés. Certains viennent ici pour la première fois : "Je n'ai pas les moyens de me payer de l'alimentation, avoue une dame. Je viens juste de payer mes factures. Je n'ai plus rien. Tout augmente tellement que je ne peux plus y arriver".
On a réellement de plus en plus de demandes. Par semaine, c’est au moins une dizaine d’inscriptions, alors qu’avant, c’était deux à trois inscriptions".
Leïla Lepolard, coordinatrice départementale du Secours populaire.
"La situation que nous connaissons actuellement date depuis 2020, à l'arrivée de la Covid, remarque Alain Moreau, secrétaire départemental du Secours populaire de l'Aisne au micro de nos journalistes Emilie Montcho et Benoit Henrion. Nous avons vu apparaître des personnes qui étaient encore en activité et depuis à peu près une année, nous voyons apparaître des personnes âgées qui ont vraiment des petites retraites. Moi, qui suis souvent aux inscriptions, je pose régulièrement la question : comment faites-vous pour vivre ? J'ai reçu une personne qui était accompagnée de sa fille. Elle m'a dit 'c'est ma fille qui m'aide'. S'il n'y avait pas d'associations comme les nôtres, il y aurait beaucoup de personnes qui ne mangeraient pas ou qui mourraient de faim".
Dans l'Aisne, le Secours populaire aide 850 familles, soit environ 3500 personnes.