En visite à Laon, la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin a annoncé d'importants financement pour les hôpitaux de Laon et de Château-Thierry dans le cadre du Ségur de la santé. Ils vont permettre d'importantes restructurations immobilières.
La ministre n'est pas venue les mains vides pour son déplacement à l'hôpital de Laon ce vendredi 8 mars. Catherine Vautrin est venue officialiser l'attribution de plusieurs enveloppes destinées aux hôpitaux de l'Aisne. Le centre hospitalier de la ville-préfecture va ainsi se voir doter par l'Etat de 10 millions d'euros pour la réalisation d'un vaste projet de rénovation immobilière qui en coûtera 12 au total.
Ce projet porté par l'établissement va permettre la réorganisation et le regroupement des services sur un même site. "Il vise à regrouper toutes les consultations, à créer une unité ambulatoire, à moderniser les services de médecine, à transférer les services de soins de suite et la pédiatrie et à renforcer l’unité de soins intensifs cardiologiques pour optimiser le fonctionnement de ces services", précise la préfecture. Le début des travaux est programmé fin 2025.
Pour la ministre qui a justifié ces investissements : "c'est un bâtiment qui date des années 1960 qui a besoin de rénovation, d'abord pour le confort des patients évidemment, pour le côté pratique pour les équipes, et enfin parce qu'en terme environnemental on peut faire mieux", a expliqué Catherine Vautrin.
C'est un projet raisonnable, porté par des équipes qui attendent depuis longtemps, parce qu'ils était déjà dans le projet "hôpital 2007". On est en 2024 donc la nécessité aujourd'hui, c'est d'être concret, effectif, réaliste.
Catherine Vautrin, ministre du Travail
Les syndicats satisfaits
Même s'ils conservent des revendications, notamment sur la question de l'intégration des soignants en CDD, cette annonce semble en tous cas avoir apaisé les syndicats CGT et FO réunis en intersyndicale. "Une enveloppe de 10 millions pour participer à l'évolution de notre établissement est tout à fait propre à nous rendre satisfaits. Ce sont des fonds qui ont été demandés par l'établissement et le personnel, le directeur nous a proposé plusieurs projets de services", a réagi le représentant CGT de l'hôpital, Cyril Jacob.
"Cela va apporter une meilleure qualité de prise en charge pour les patients et une meilleure qualité de vie aux personnels. On va pouvoir accueilir un nombre de patients croissants. Les équipes étaient demandeuses, on est contents de cette dynamique. Il faut pérenniser cette démarche sur l'ensemble des hôpitaux de france."
Un nouveau bâtiment à Château-Thierry
Pour le centre hospitalier de Château-Thierry, la ministre a également annoncé à l'occasion de son déplacement la somme de 35 millions d'euros correspondant à 100 % du coût du projet immobilier porté par l'établissement. Il consiste à construire un bâtiment neuf comprenant l’imagerie, les urgences, le laboratoire, la pédiatrie, la chirurgie en hospitalisation complète et l’hospitalisation en gynécologie-obstétrique. Le début des travaux est prévu en juin 2025. De quoi pemettre aussi de passer de 75 à 20 % de chambre doubles.
Catherine Vautrin a justifié ces investissements : "C'est un département rural avec des chefs lieux qui sont des bassins de vie. Château-Thierry est un bassin, Laon en est un autre. [..] On voit bien ce rôle de phare qui permet d'apporter des réponses aux habitants du territoire avec derrière un accès aux soins et quand on a besoin d'être hospitalisé, un hôpital qui a des capacités d'accueil et qui a un accueil rénové".
Pas une surprise
Des annonces qui s'en sont pourtant pas vraiment aux yeux de Stéphane Frère, le président du conseil de surveillance de l'hôpital de Château-Thierry et soutien de François Ruffin. "Ce n'est pas une surprise. C'est simplement validé. C'est une bonne chose si on veut un hôpital efficient. La plus belle annonce serait d'avoir 35 millions de plus, mais cela va permettre la mise en place de notre projet immobilier", a réagi cet élu de l'agglomération.
Les sommes allouées vont permettre de rapatrier à l'intérieur de l'établissement des services actuellement logés dans des bâtiments provisoires. "Il n'y a jamais eu de travaux comme ça depuis sa construction. Le territoire a gagné des habitants. L'hôpital est le pivot de la santé dans notre territoire. On a été soutenus par l'ARS, on ne peut que le reconnaitre. On aimerait mieux assainir ainsi tous les hôpitaux de France. Il y a encore des manques cruels", poursuit Stéphane Frère.
"Il a fallu convaincre"
Satisfaction sans réserve en revanche pour Michel Fiani, chef du pôle anesthésie-réanimation de l'hôpital et ancien président de la commission médicale d'établissement. Il a oeuvré sur ce projet depuis plusieurs années. "On récolte ce qu'on a semé. Ce n'était pas gagné, il a fallu convaincre. C'est un projet fantastique. Tout s'est fait avec la persévérence des médecins. Ca tombe vraiment très bien, on est le seul plateau technique de l'arrondissement", estime le médecin.
D’autres projets sont encore en cours d’instruction pour d'autres établissements. Dans l'Aisne ils sont portés par les hôpitaux regroupés d’Hirson, Vervins et du Nouvion-en-Thiérache et par le centre hospitalier de Soissons pour l’extension de son bloc opératoire.
63 millions pour l'Aisne
Ces financements sont attribués suite au "Segur de la santé" depuis quelques mois. Ils concernent une large part des d'établissements de la région Hauts-de-France. Ainsi, le centre hospitalier d'Abbeville va se voir financer à hauteur de 20 millions d’euros, le Groupement hospitalier public du sud de l'Oise (Creil/senlis), l'EPSM des Flandres pour sa relocalisation sur le site de l'ancien hôpital de Dunkerque ou encore le Centre Oscar Lambret de Lille vont également recevoir des fonds. Dans l'Aisne, ce sont 63 millions en tout qui vont être attribués à différents établissements.
"Les crédits de fonctionnement ont permis la revalorisation des salaires des personnels hospitaliers. Le deuxième volet est l'investissement et la France a un budget de 19 milliards d'euros qui a pour objectif de construire dans certains cas, de rénover dans d'autres, des centres hospitaliers. Nous sommes en discussion avec les établissements pour sortir ces projets", a précisé la ministre Catherine Vautrin.