Mardi 12 septembre, les syndicats de la culture ont manifesté devant la Cité internationale de la langue française, de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, afin de réclamer des emplois publics. L’intersyndicale dénonce l’externalisation des postes qui accueilleront le public, à partir du 19 octobre prochain.
"Sans emploi public, pas de cité", clamaient les manifestants, mardi 12 septembre, devant le château de Villers-Cotterêts, future cité internationale de la langue française. Pour la deuxième fois, depuis le mois de juin, les syndicats des monuments nationaux ont défilé devant le bâtiment, afin de réclamer des emplois publics pour faire fonctionner les lieux.
"Ce qui est prévu actuellement, ce sont des emplois dégradés, précaires, sous-payés. Ce n’est juste pas entendable, quand on veut faire rayonner la France, quand on veut faire rayonner la francophonie à l’international, comme c’est l’intitulé de cette cité internationale de la langue française", conteste Jean-Elie Strappini, Secrétaire général CGT Centre des monuments nationaux.
L’édifice doit ouvrir le 19 octobre, entrainant ainsi la création 28 emplois publics. Mais, la quarantaine d’autres postes pour l’accueil, la billetterie, l’entretien, ou encore la sécurité seront être externalisés vers le privé. C’est que dénonce l’intersyndicale, qui a mobilisé une centaine de manifestants.
"On rate une occasion d'ancrer territorialement des fonctionnaires"
"C’est un cas de figure historique. L’établissement va devoir ouvrir un monument national sans emploi public vis-à-vis de l’accueil des visiteurs", indique Jérôme Delporte, secrétaire SUD culture du Centre des monuments nationaux. Il poursuit, "le centre des musées nationaux est un opérateur culturel de 103 monuments nationaux sur tout le territoire. Notre problématique aujourd’hui est que l’établissement a comme cœur de métier l’accueil du public. Et ces métiers seront externalisés. Nous demandons une création de 42 postes, ce qui équivaut à la projection budgétaire de l’établissement et du ministère de la Culture."
Pour la CGT de l’Aisne, c’est une occasion manquée de développement local par la création d’emplois en CDI. "Les emplois privés sont trop nombreux". David Lecocq, secrétaire général de l’union départementale de la CGT de l’Aisne, pointe du doigt de contrats courts et précaires. Ces contrats privés "ne vont pas permettre aux salariés de pouvoir avoir des projets d’avenir. On rate une occasion, par de l’emploi public, d’ancrer territorialement des fonctionnaires qui vont pouvoir participer à l’activité économique et sociale. On s’attendait à un projet plus structurant, avec une ambition réelle d’ancrage et de résolution d’un problème social et local."
Joint par téléphone, le directeur de la cité se félicite au contraire d’un recrutement local. Il estime que la situation peut évoluer rapidement et que l’établissement est en discussion avec le ministère. Les syndicats, eux, comptent poursuivre leur mobilisation à l’occasion de l’inauguration.
Avec Rémi Vivenot / FTV