Kit Armstrong, pianiste virtuose installé dans l'ancienne église Sainte Thérèse d'Hirson, a décidé de maintenir un lien musical avec le public. Durant le confinement, il offre chaque jour un moment de plaisir et de détente en publiant une vidéo où il interprète une œuvre de son répertoire.
"Je voulais partager avec le plus grand nombre, en particulier le public de notre région". De sa résidence de l'ancienne église Sainte-Thérèse qu'il a rachetée à Hirson en 2012, Kit Armstrong, jeune pianiste anglo-taiwanais de 28 ans tient à continuer d'honorer l'engagement pris à son arrivée dans l'Aisne : contribuer à la vie locale. "J'étais sur le point d'annoncer mon programme pour la saison et puis tout s'annulait successivement".
Alors le musicien a décidé de mettre en ligne chaque jour une vidéo dans laquelle il interprète une œuvre musicale. "En fait, je partage mes souvenirs musicaux. Ce n'est pas seulement pour mettre en ligne des morceaux, cela se fait déjà beaucoup. Je veux proposer un moment d'évasion au public. Quelques minutes, pas un concert entier. En ce moment, les gens ont envie d'être dans un autre univers."
Le pianiste à la carrière déjà brillante a choisi de publier ce jeudi son interprétation de l'Ave Maria de Gounod. Il succède à d'autres morceaux de Rameau ou encore Debussy publiés ces jours derniers. "J'ai sélectionné d'abord de la musique française. Ce n'est pas par chauvinisme, mais en reconnaissance de ce que la musique doit à ce pays", précise Kit Armstrong.
Vidéo et musique, une continuité logique
L'artiste voit dans son initiative la continuité de son engagement de musicien. "La musique est un partage, une communication par nature. Nous allons peu aux concerts, mais nous consommons la musique la plupart du temps par un moyen digital. Cette possibilité de communiquer, c'est aujourd'hui une chance pour nous musiciens", explique-t-il.
Confiné comme tout le monde
Le pianiste et compositeur est actuellement privé de prestations. Il se trouve confiné dans l'Aisne où il loge dans la sacristie son ex-église. S'il confie devoir réparer "quelques fuites", il s'estime relativement préservé : "j'ai plutôt de la chance, c'est un métier qui implique toujours pas mal de solitude. Quand je joue, j'oublie presque tout autour". Son instrument lui permet de continuer à répéter même isolé.Le pianiste en profite aussi pour composer. "On a toujours des idées, pour les réaliser il faut du temps et de la disponibilité". Kit Armstrong a donc entrepris de composer un opéra dont le sujet sera le dernier roman de Guillaume de Machaut, grand compositeur et écrivain du XIVe siècle. "J'espère que la création se fera dans la région", se projette déjà le musicien.