François Crimon, Louis Aguilar, Didier Super... En ces temps de confinement, artistes ou youtubeurs des Hauts-de-France redoublent d'imagination pour garder le contact avec leur public. Nous vous proposons un petit tour d'horizon.
Epidémie de coronavirus oblige, tout le monde est confiné. Les artistes en première ligne, en pâtissent. Privés de leur public, certains trouvent des solutions pour garder le contact.
Louis Aguilar, musicien originaire de Lille, est installé à Amiens. Il vient de poster une reprise de Barbara "Dis, quand reviendras-tu - Confinement cover par Louis Aguilar". Pour ce chanteur folk, "L'idée est de continuer à partager des choses avec les gens, se dire que même si on est confiné, on est encore vivant et il faut en profiter".
On ne présente plus Didier Super. Originaire de Sin-le-Noble, dans le Nord, ce chanteur subversif et engagé a déjà posté trois vidéos sur le coronavirus qui font le buzz sur les réseaux sociaux. La dernière s'intitule Youpi le Clown explique le confinement aux enfants.
Une analyse de la situation très personnelle qui s'adresse plutôt aux grands-enfants : "C'est le rôle des artistes d'être des observateurs sociaux. J'ai eu la possibilité de le faire devant du public dans les théâtres. Là, avec le confinement, je le fais autrement. C'est un prétexte pour le faire, c'est un moteur, c'est une motivation".
François Crimon, lui, s'est confiné à Paris. Il a préféré rester seul chez lui que de revenir à Amiens, sa ville natale, pour ne pas risquer de contaminer les siens, au cas où.
Dans sa chanson, l'auteur-compositeur s'adresse à tout le monde, tous ceux qui sont confinés : "J'ai écrit cette chanson en une heure et je ne suis pas revenu dessus alors qu'habituellement, je peux revenir 15 fois sur le texte. C'était assez évident, c'est venu rapidement, dans l'émotion et l'intensité des jours que nous traversons ! Je me suis filmé et j'ai partagé sans me poser de questions. Je pensais émouvoir au maximum les copains de mes copains mais il semble que la vidéo tourne pas mal. Alors maintenant, j'ai l'impression d'être confiné à plusieurs".
Autres Picards... Les Fatals Picards : "C'est tout de même pas un virus qui va nous empêcher de nous retrouver tout en respectant les règles élémentaires en matière de distanciation sociale..." Le commentaire annonce la couleur. Le confinement a obligé le groupe de musiciens à annuler une série de concerts, ce qui ne les empêche pas de jouer ensemble.
"On a été frappé de plein fouet économiquement. C'est une rupture brutale. La scène, c'est notre métier" explique Laurent Honel, le bassiste. "On a toujours été très présent sur les réseaux. Ça nous paraissait normal de partager, pas pour parler du coronavirus. On avait envie d'envoyer des choses positives. On fait de l'humour. On veut faire danser, réfléchir. C'est une prolongation virtuelle mais pas tant que ça. On voulait repenser nos modèles relationnels. On a toujours été très concerné par le côté gratuit des choses. Ça nous paraissait chouette d'envoyer quelque chose de drôle".
Pour Zahariya, le confinement est plus difficile à vivre. Un ressenti exprimé dans la chanson À distance. Cette chanson que lui a écrite Kery James, parle des couples séparés.
"C'est aussi pour moi, faire un clin d'oeil à ma famille qui est à Paris mais aussi pour les personnes qui n'ont pas la possibilité de rendre visite à leurs aînés. Je voulais dire aux gens qu'on ressentait tous la même chose, le déchirement la séparation. C'est du bon sens mais c'est difficile. Je voulais être proche du public. C'est important de garder le lien".
Le 22 mars, FFK faisait danser son public sur sa page Facebook. "Voici un titre en live d'FFK pour que tu puisses danser dans ton salon en cette période de confinement !" Le message est clair, Samir Ziatt et ses comparses veulent redonner le moral en musique.
"Avec le confinement, on a le temps de faire plein de choses positives et comme FFK, c'est de la funk, on invite les gens à danser un petit moment sur cette musique diabolique". FFK a choisi de partager ce live enregistré à Arras en novembre, "parce qu'un live, c'est fort coloré et de voir le public avec le smile, ça donne le smile".
Il s'appelle Tom Dias De Araujo, dit DJ Tom de Araujo. Alors qu'il était encore au lycée, le jeune home a remporté le titre de champion de France junior des DJ (2018).
Très pris par ses études de commerce en alternance, l'étudiant a beaucoup moins de temps à consacrer à la musique.
Le confinement lui permet de renouer le contact avec son public pendant la semaine. Il propose des live d'1h sur sa page Facebook. Des rendez-vous presque quotidiens.
"Les gens sont chez eux. Le but, c'est de les divertir sans les ennuyer. Il ne faut pas en faire trop pour pas que ça devienne une habitude. Avant le confinement, je n'avais pas vraiment le temps de faire des live souvent. Là, des soirées ont été annulées. Le seul moyen que j'ai, c'est de faire des live".