Patient atteint d'obésité morbide dans l'Aisne : "il n'est pas du tout question de faire obstacle à une prise en charge"

Joël, 58 ans, est atteint d'obésité morbide et d'un œdème. Son quotidien dans la commune des Septvallons dans l'Aisne est devenu invivable. La CPAM avait refusé la prise en charge financière d'une opération vitale pour lui. Son dossier a été rééxaminé.

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"Il n'est pas du tout question de faire obstacle à une prise en charge financière". Au téléphone, le Dr Cuny, médécin conseil régional adjoint à la Direction régionale du service médical (DRSM) des Hauts-de-France, l'admet : la situation de Joël Demolin est exceptionnelle. Une semaine après notre article exposant la situation de cet Axonais atteint d'obésité morbide, les autorités régionales de santé ont indiqué qu'une prise en charge des actes chirugicaux nécessaires à l'amélioration de son état de santé est à présent envisagée. 


Un cas qui ne rentre dans aucun standard de prise en charge


"L'équipe médicale du CHRU de Lille sépcialisée en obésité morbide et qui suit M. Demolin ne traite que 3 cas comme celui-ci chaque année. Ce sont des cas qui ne rentrent pas dans les recommandations de la Haute autorité de santé qui guident les prises en charge de soin. Et dans le cas précis de M. Demolin, la CPAM de l'Aisne s'est conformée à ces recommandations pour rendre son avis sur la demande d'entente préalable". Un avis négatif en l'occurrence.

Les services de la DRCM ont donc recontacté l'équipe médicale qui suit le cas de Joël Demolin. Ils ont refait le point sur les actes chirurgicaux qui doivent être pratiqués pour améliorer l'état de santé de ce patient. "On est en train d'étudier deux ou trois pistes, explique le Dr Cuny. Si l'équipe médicale décide d'opérer, la prise en charge financière sera assumée. Dans cette situation particulière, il n'est pas du tout question de faire obstacle à la prise en charge financière." Reste à trouver le modus operandi le mieux adapté.
 

Un oedème qui l'empêche de se déplacer


"Je ne peux pas vivre normalement, tout est compliqué." Pour Joël, le moindre geste est synonyme d'épuisement. 

Quasiment cloîtré chez lui, cet habitant des Septvallons dans l'Aisne souffre d'obésité morbide (c'est-à-dire lorsque l'indice de masse corporelle dépasse 40), mais aussi d'un œdème, une énorme poche de liquide qui l'empêche de se déplacer. Son quotidien est devenu un véritable calvaire.
 
"Je fais le ménage sur mon fauteuil à roulettes. Je peux monter dans ma voiture mais c'est très difficile de conduire. Pour me laver je passe le relais aux infirmières", confie-t-il. Joël est même obligé de dormir assis sur son canapé. "C'est pour mieux respirer, parce que je ne peux pas me coucher."
 

Considérée comme de la chirurgie esthétique

Jusqu'en 2015, l'Axonais âgé aujourd'hui de 58 ans travaillait, mais une embolie pulmonaire a aggravé ses problèmes. Son état nécessite des opérations. Un chirurgien à Lille accepte de l'opérer mais la CPAM de l'Aisne a refusé de prendre en charge les soins. "Pour le moment tout a été refusé parce qu'ils estiment que c'est de la chirurgie esthétique. C'est incompréhensible. Je ne veux pas ressembler à Ken. C'est pas pour faire le beau sur la plage. C'est pour retrouver une vie sociale correcte", déplore Joël.
 


Il comprend d'autant moins ces décisions que son état nécessite déjà des soins quotidiens, coûteux pour la société. "Pour le moment ça leur coûte un bras, les infirmières, les taxis.... Ils auraient fait ça il y a deux ans, ça m'aurait permis de retravailler, assure-t-il, quand on me dit qu'il y a un trou à la Sécurité Sociale, j'ai l'impression que c'est eux qui le creusent."


La CPAM n'avait pas souhaité s'exprimer

Contactées sur cette situation, la CPAM de Saint-Quentin et la direction du service médical n'avaient, dans un premier temps, pas souhaité s'exprimer. 

D'après les derniers chiffres connus (enquête Obepi de 2012) l'obésité toucherait 21,8% des habitants des Hauts-de-France contre 15% au niveau national.
 
Dans l'attente d'une réponse, Joël entend désormais interpeller la ministre de la Santé et le président de la République.
 
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