"Cultiver des grandes cultures tout en produisant de l’énergie" : on vous explique ce qu'est une centrale agrivoltaïque

La première centrale agrivoltaïque des Hauts-de-France a été inaugurée, jeudi 21 septembre, à Brouchy, dans l’Aisne. Ce procédé, qui permet sur un même champ une production agricole et une production d’électricité par des panneaux photovoltaïques, doit protéger les cultures des aléas climatiques.

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Des panneaux photovoltaïques intelligents pour préserver les champs. À Brouchy, dans l’Aisne, la première centrale agrivoltaïque des Hauts-de-France s’est mise en marche il y a plusieurs mois, sur trois hectares de cultures. Le procédé allie production agricole et production d’énergie solaire, "la plus compétitive de toutes les énergies décarbonées", selon Mathieu Debonnet, le président de l’entreprise ayant installé la structure.

Selon ce dernier, l’agriculteur peut ainsi "perdurer son activité agricole comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas de panneaux au-dessus de son champ." Concrètement, des panneaux photovoltaïques mobiles sont suspendus sur des câbles, au-dessus de bandes de terre. Ils peuvent capter l’énergie solaire sur les deux côtés.

Des panneaux solaires intelligents au service de l'agriculture

Ils s’inclinent tout au long la journée pour suivre la courbe du soleil, d’est en ouest. Par ailleurs, ils adaptent leur position en fonction des aléas climatiques. "Quand il n’y a pas de soleil, mais de la pluie, on incline les panneaux à la verticale pour que le champ soit arrosé de manière homogène", explique Xavier Guillot, ingénieur agronome. À l’inverse, quand il y a une averse de grêle, les panneaux sont positionnés à l’horizontale afin de protéger la culture.

Dans ces champs, à première vue, le maïs pousse comme les autres plantations, mais ce système photovoltaïque permet de surveiller l'humidité du sol et d'économiser l'eau. "On sait que ce sera un gros enjeu dans les prochaines années. On va pouvoir à mon avis économiser 15-20 % d’eau", estime Benoit Bougler, exploitant agricole. Ce dernier va également faire des économies d’électricité. "Suite à la crise énergique de l’an dernier, on a pris à peu près 100 % de hausse sur le poste de l’électricité. De signer un contrat de 20 ans avec un prix compétitif, ça permet de sécuriser l’exploitation."

L'agrivoltaïque pour faire face aux sécheresses

L'installation n'a rien coûté à Benoit. En revanche, l'électricité produite appartient à l'entreprise installatrice. En plus de l'humidité, le dispositif contrôle la température de la parcelle agricole. Un atout majeur, été comme hiver, avec le dérèglement climatique. "Ce qu’on peut voir, c’est qu’il n’y a pas eu de pics", malgré les 30°C à 35°C de début septembre. "La température est montée à 24°C. Du fait de l’ombrage, on lisse les températures. Il y a moins de stress sur la plante. On optimise sa croissance."

Pour le président de l'entreprise installatrice, le dispositif est un avantage pour la transition écologique. "Il permet notamment de cultiver des grandes cultures tout en produisant de l’énergie. Donc ce n’est pas l’un qui se fait au détriment de l’autre. Ce sont les deux activités qui coexistent vertueusement."

Après une première année de fonctionnement, la centrale agrivoltaïque est encore dans une phase de test pour une durée de neuf ans.

Avec Gabin Cransac / FTV

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