Des actions de vérification des prix menées par des agriculteurs dans l'Aisne, pour "faire pression" sur la grande distribution

En pleines négociations avec la grande distribution sur les prix affichés en rayon, des agriculteurs ont voulu faire pression et ont mené des actions de vérification des prix dans plusieurs grandes enseignes de l'Aisne.

"Nous devons stopper la destruction de la valeur", alertent les agriculteurs. 70 membres de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs ont mené des actions de "contrôle des prix, des promotions et de leur origine" chez Lidl, Aldi, Carrefour et E.Leclerc dans quatre villes du département de l'Aisne : Laon, Château-Thierry, Hirson et Saint-Quentin. Lait, œufs, endives, porc, carottes : ces produits sont tous attentivement vérifiés. 

Les agriculteurs disent vouloir faire respecter la loi EGalim 2, adoptée par le gouvernement fin 2021. Elle prévoit une meilleure rémunération pour eux. Désormais, les grandes et moyennes surfaces doivent s'aligner sur des prix minimum négociés entre producteurs et grande distribution. 

Pour un litre de lait demi-écrémé classique par exemple, c'est 74 centimes. "Certaines enseignes ne respectent pas ce prix minimum. On a vu par exemple des briques de lait qui reviennent à 59 centimes avec les promotions. Ce n'est pas un prix juste, avec ça, un éleveur ne se rémunère pas", déplore David Halleux, président du syndicat des éleveurs laitiers de l’Aisne qui craint que les consommateurs ne s'habituent aux promotions et que la rémunération des agriculteurs ne diminue. 

Sur ces produits, de petites étiquettes sur lesquelles le message "Le prix de ce produit ne permet pas de rémunérer le producteur" ont été apposées. 

L'autre point noir constaté : les œufs bio, parfois vendus en-dessous du prix du conventionnel : "c'est désespérant pour un jeune qui s'installe", ajoute l'éleveur. 

Sensibiliser le consommateur

Les agriculteurs disent vouloir faire de la pédagogie auprès des consommateurs sur la rémunération des producteurs, sans dégrader le pouvoir d'achat. "On ne demande pas la lune au niveau des prix, ce que l'on dénonce, ce sont les taxes et les marges de la grande distribution et des transformateurs", explique David Halleux.

Les agriculteurs disent également vouloir faire pression auprès des transformateurs. Les négociations avec les grandes et moyennes surfaces (GMS) étant confidentielles, ils demandent des contrôles du gouvernement, pour assurer l'application de la loi EGalim 2. 

Dans la plupart des enseignes, la direction a été rencontrée et d'autres rencontres ont été programmées. 

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