"Mes masques ne sont plus compétitifs face au marché chinois", l'entreprise Thierache Mask, fabricant de masques français dans l'Aisne menacée

Concurrencée par la Chine, l'entreprise Thiérache Mask est en baisse d’activité, un an et demi après son ouverture. De 35 000 masques par jour, la production est passée à 15 000 masques, alors même que le virus circule toujours.

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Avril 2020, les masques sont alors une denrée rare et chère. C'est à cette période qu'Alain Labroche lance son activité. À l’origine, il importe des masques de Chine pour fournir les pharmacies françaises.

Mais face à la demande, il achète une machine avec ses économies personnelles. Aucune banque n’accepte à l’époque de lui accorder de crédit, car l’activité n'est pas jugée viable sur le long terme.

L'activité est tout de même lancée à Thiernu, en Thiérache. Alain Labroche recrute trois salariés et fait le choix de s'approvisionner sur le sol français. Les masques sont alors "100% made in France".

De 8 000 masques par jour, l’atelier fabrique jusqu’à 35 000 masques lors des pics de l’épidémie. Ils sont destinés aux particuliers, mais aussi aux professionnels comme les pharmacies.

Thiérache Mask en fournissait 49, aujourd’hui elle n’en fournit plus que 9.  "Elles préfèrent se fournir en Chine, mes masques vendus à 3€ la boîte ne sont plus assez compétitifs face à ceux importés de Chine à 2,15€", déplore le chef d’entreprise, qui regrette que la fabrication locale ne soit pas valorisée. L'entreprise produit aujourd'hui en moyenne 15 000 masques par jour.

Des lignes de production ralenties

Le patron doit s’adapter. Salarié dans le notariat, il ne s’est jamais versé de salaire malgré les heures de travail consacrées à la gestion de l’entreprise. "Le soir, je travaille de 20h à minuit pour m’occuper des bons de commande ; tôt le matin et le week-end, je gère les livraisons".

Les lignes de production sont ralenties, et les projets d’investissements sont mis en suspens, comme l’achat d’une nouvelle machine pour la fabrication des masques FFP2.

Alain Labroche regrette des décisions trop hâtives du gouvernement en matière de politique sanitaire : "je trouve qu’ils vont un peu trop vite en besogne. Dès que le gouvernement allège les restrictions sanitaires, il y a un impact sur mon chiffre d’affaires, pourtant on est encore en plein dans la pandémie".

Le chef d’entreprise reste lucide sur la pérennité de l’entreprise. "On savait en se lançant que c'était une activité éphémère", explique-t-il. Mais il espère toujours remporter un appel d'offres pour fournir les administrations et établissements hospitaliers.

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