La France pourrait manquer de sang pour soigner ses patients. Dans les Hauts-de-France-Normandie, il y a moins de 7 000 poches de sang en réserve, alors qu'il en faudrait 10 000. L'EFS s'inquiète et publie, pour la première fois de son histoire, un "bulletin d'urgence vitale".
L'Etablissement français du sang (EFS) alerte à nouveau sur la faiblesse de ses stocks. "Le niveau des réserves de sang de la France est aujourd’hui en-dessous du seuil de sécurité et cela depuis plusieurs jours", affirme-t-il très clairement. Depuis plusieurs mois, l'établissement lance régulièrement des appels à l'aide pour inciter les Français à aller donner leur sang. La pandémie de Covid-19 a perturbé la constitution des réserves (annulations de collectes en entreprises et en universités, plus faible mobilisation des donneurs, difficultés de recrutement de personnel médical).
Mais cette fois-ci, la France ferait face à une situation critique historique. "70 000 poches de globules rouges sont aujourd’hui en réserve alors qu’il en faudrait 100 000", a calculé le personnel médical. "Cette situation pourrait s'avérer dangereuse à court terme pour soigner les patients", prévient l'EFS. En comparaison, en septembre 2021, le stock s'élevait à 77 000 poches de sang.
En Hauts-de-France-Normandie (le découpage régional choisi par l'EFS), alors qu'il faudrait 10 000 poches de sang de côté pour être à l'abri d'une pénurie, "nous n'en avons seulement que 6 923 ce matin du 9 février", s'inquiète Nathalie Delemer, responsable régionale des prélèvements. "Cela correspond à 8 jours de stock alors qu'il en faudrait 12", continue-t-elle en espérant que l'alerte provoque "une mobilisation des donneurs et de ceux qui ne donnent pas". 900 dons par jour sont nécessaires dans les Hauts-de-France.
La faiblesse des stocks est l'une des nombreuses conséquences de l'épidémie de Covid-19. "Le variant Omicron a largement touché les donneurs et a provoqué de l'absentéisme parmi notre personnel", explique Nathalie Delemer. Car le don n'est possible que 14 jours après la disparition des symptômes ou 14 jours après avoir été testé positif. "En revanche, il est très important de rappeler que le vaccin n'est pas une contre-indication au don du sang. Vous pouvez venir dans la foulée de votre injection", insiste la responsable Et le pass vaccinal n'est pas nécessaire pour se présenter à une collecte de sang.
Où donner ?
Plusieurs maisons du don sont ouvertes dans la région : Amiens, Arras, Dunkerque, Lille et Valenciennes. La liste des collectes est à retrouver ici. Pour permettre à davantage de donneurs d’effectuer un don, l’EFS a étendu les horaires d’ouverture de ses maisons du don dans les Hauts-de-France. Elles sont désormais ouvertes chaque premier samedi du mois, toute la journée.