Le groupe américain Mondelèz envisage d’arrêter progressivement les activités du site de Château-Thierry (Aisne) d'ici fin 2025. Plus de 60 salariés sont concernés par cette restructuration décidée par la société. Une annonce qui surprend "désagréablement" le maire de la ville, Sébastien Eugène.
"Je suis désagréablement surpris", exprime Sébastien Eugène, le maire (Parti radical) de Château-Thierry, suite à l'annonce de la fermeture de l'usine Lu, anciennement Belin, et appartenant aujourd'hui au groupe américain Mondelèz International.
Le maire a appris la nouvelle ce mercredi 31 janvier, vers 14 heures. Dans un communiqué, la société explique ce choix dans le but de "sauvegarder sa compétitivité en France dans un contexte inflationniste". Pour faire face à cette concurrence, Mondelèz a dévoilé sa réorganisation en renforçant le site de La Haye-Fouassière (Loire-Atlantique) et en arrêtant progressivement les activités de production sur le site de Château-Thierry, d'ici fin 2025.
Le groupe américain évoque un site : "très ancien [...] ne permettent pas d’installer de nouvelles lignes sans construire de nouveaux locaux", limitant sa capacité de production et de développement.
"Un symbole industriel du 20e siècle" qui ferme
Une justification qui surprend l'élu au vu des investissements réalisés dernièrement. "Il y a encore un an, la directrice générale de Mondelèz France affirmait le maintien et le renforcement de l’activité, à travers un certain nombre d’investissements qui ont d’ailleurs eu lieu." Sébastien Eugène indique que le géant américain a notamment financé de nouvelles machines. Rien ne laissait penser à cette fermeture à venir. "Ils n'avaient pas du tout préparé les esprits."
"C’est aussi tout un symbole parce que l’entreprise Belin [ndlr, rachetée par Lu, rachetée elle-même par Mondelèz] est, avec l’entreprise Couesnon, entreprise récemment fermée, est un symbole industriel du 20e siècle de Château Thierry".
Elles représentaient les deux usines phares du territoire. Sébastien Eugène raconte qu'elles ont décliné progressivement dans le temps. Concernant celle de biscuits, elle a connu plus de "1000 salariés dans les années 70/80. Le déclin a véritablement commencé dans les années 90", avec la fermeture de plusieurs sites jusqu'à ce dernier en activité.
61 postes permanents supprimés en 2026
Le maire explique que le bâtiment, en plein centre-ville, emploie 80 salariés entre les postes permanents et les autres types de contrats. Dans son communiqué, Mondelèz International évoque : "Au total, à horizon mi-2026, le projet prévoirait la suppression de l’ensemble des 61 postes permanents à Château-Thierry et la création de 27 postes à La Haye-Fouassière. S’ils se portaient volontaires, les postes créés seraient proposés en priorité aux collaborateurs de Château-Thierry."
Sébastien Eugène n'a pas réussi à rentrer en contact avec les salariés. Il se dit "à leurs côtés" pour "défendre le maintien de l'entreprise si c'est ce qu'ils souhaitent" et "défendre leur droit". Par ailleurs, il affirme sa volonté de pas laisser l'entreprise repartir avec "avec des milliers de mètres carrés de friche, en plein centre-ville" et céder la charge de l'avenir du lieu à la collectivité. Le maître mot pour l'élu est de se "mobiliser" face à cette nouvelle fermeture industrielle.