Le groupe français, positionné dans un premier temps pour reprendre uniquement la forge de Leffrinckoucke, réfléchirait à une reprise globale des deux sites de Valdunes. Le PDG est attendu à l'usine de Trith-Saint-Léger mardi 30 janvier 2024.
Repoussée pour la seconde fois. Alors que les potentiels repreneurs de l’entreprise Valdunes avaient jusqu’au mercredi 24 janvier 2024 pour se faire connaître, Bercy annonce ce jour qu’Europlasma, seule entreprise toujours en lice pour reprendre les deux sites de Valdunes, a demandé une semaine supplémentaire pour réfléchir.
Valdunes, dernier fabricant en France de roues de trains, est placé en redressement judiciaire depuis le 20 novembre 2023 suite au désengagement de son unique actionnaire, le groupe chinois MA Steel. Environ 330 salariés sont répartis sur les deux sites nordistes du groupe, à Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger.
Vers une reprise de Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger par le français Europlasma ?
Le 10 janvier dernier, Europlasma s’était uniquement positionné pour une reprise de la forge de Leffrinckoucke et de ses quelque 90 salariés. Une offre conditionnée à la reprise par une autre société de l’usine de Trith-Saint-Léger. Un temps intéressé, le groupe ukrainien Interpipe a finalement abandonné son offre de reprise, a annoncé ce jeudi 25 janvier 2024 le tribunal de commerce de Lille.
"Il n'y a aujourd'hui pas d'offre à proprement parler pour Trith-Saint-Léger (l'usine de Valdunes), concède-t-on à Bercy. Mais l'entreprise Europlasma qui a déposé une offre pour Leffrinckoucke (la forge, près de Dunkerque) a notifié à l'administrateur judiciaire qu'en l'absence d'offre ferroviaire maintenant l'activité à Trith-Saint-Léger, elle souhaitait avoir une semaine supplémentaire pour regarder la possibilité de faire une offre globale".
Comprendre ainsi qu’Europlasma réfléchirait donc à une reprise des deux sites nordistes de Valdunes. Le PDG est attendu sur le site valenciennois mardi 30 janvier prochain. Une décision, d’une reprise partielle ou globale de Valdunes, est attendue dans la foulée de cette visite, mercredi 31 janvier 2024. "Si Eurosplasama fait une offre globale, c'est parce que l'Etat leur met la pression", estime le secrétaire CGT du CSE, Maxime Savaux. "Leur décision reposera uniquement sur les garanties d'Etat", l'argent public engagé, ajoute-t-il, disant espérer qu'il n'y ait "pas trop de casse sociale".
Europlasma, c’est quoi ?
Europlasma est un groupe français, créé en 1992 et coté en bourse. L’entreprise, spécialisée dans le traitement des déchets dangereux, a pour mission principale de "dépolluer et décarboner l’environnement" en "(limitant) l’impact des déchets sur l’environnement et (en) les valorisant pour créer de nouvelles ressources".
Le groupe, qui emploie plus de 180 salariés, possède quatre usines dans l’hexagone : deux dans les Landes, une proche de Clermont-Ferrand et une dans les Hautes-Pyrénées. L’usine de Morcenx-la-Nouvelle est par exemple la seule au monde capable de détruire définitivement l’amiante grâce à un procédé très haute température. À Tarbes, l’usine du groupe produit des corps creux type obus, utilisés dans les canons Caesar en Ukraine.
Rien à voir donc avec la fabrication de roues et d’essieux pour trains ? Pas tout à fait. "Actuellement, l’offre d’Europlasma faite sur Leffrinckoucke consiste à garder le cœur de métier, à savoir le ferroviaire, tout en diversifiant l’activité", rappelle Philippe Verbeke, coordinateur sidérurgie à la fédération métallurgie de la CGT. L’installation d’une activité de traitement des déchets industriels est envisagée sur le site dunkerquois, "y compris par la combustion pour fournir sa propre énergie et alimenter la forge, énergie considérée comme verte pour fabriquer des roues et des essieux".
Quid de l’usine de Trith-Saint-Léger ? "Pour l’heure, nous n’avons connaissance d’aucune offre, répète Philippe Verbeke. Mais nous, à la CGT, nous martelons qu’il faut assurer l’activité ferroviaire sur les deux sites". Réponse la semaine prochaine.