À la surprise des salariés, c'est finalement le site de Leffrinckoucke qui a reçu une offre de reprise par le français Europlasma. Personne ne s'est encore positionné pour l'usine de Trith-Saint-Léger, qui représente trois quarts des emplois de l'entreprise. Une journée de mobilisation est prévue le 17 janvier à Lille.
Europlasma, entreprise française active dans le domaine de l'armement, a déposé une offre de reprise pour la forge de Valdunes, située à Leffrinckoucke. Mais aucune offre n'a été formulée pour l'usine de Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, où travaillent les trois quarts des 320 salariés du dernier fabricant de roues et d'essieux de trains de France.
L'entreprise nordiste avait été placée en redressement judiciaire le 20 novembre dernier, après que son actionnaire unique, le groupe industriel chinois MA Steel s'est désengagé. L'offre d'Europlasma s'élève à 15 millions d'euros d'investissements en trois ans, ainsi que la reprise de tous les salariés de la forge. Néanmoins, l'avenir des salariés de Trith-Saint-Léger, est moins certain.
Une reprise inattendue
"Ça nous a choqués parce que depuis 6 ou 7 mois on nous annonce que sur le site de Valenciennes (Trith-Saint-Léger, NDLR) il y a pas mal d'entreprises intéressées. Et c'est l'inverse qui se passe. Ça fait un choc à moi et mes collègues, franchement ce matin à 6 heures quand on est venu au travail c'était très dur" confie un salarié de Valdunes. Réunis ce 11 janvier devant l'usine, beaucoup s'attendaient à ce qu'une offre soit formulée pour le site de Trith-Saint-Léger.
Gaëlle Marchand, salariée chez Valdunes, ajoute : "on est forcément déçus, pas de repreneur pour Valenciennes, c'est compliqué, c'est un choc. On est en colère d'en arriver là aujourd'hui après tous ces mois de lutte."
L'appel à candidatures pour les repreneurs du site de Trith-Saint-Léger a été prolongé de 15 jours, a annoncé le ministre de l'Industrie Roland Lescure à l'AFP.
Nationaliser Valdunes ?
L'avenir de l'entreprise nordiste était devenu un vrai symbole, dans un contexte de relance ferroviaire. Le président Emmanuel Macron avait promis de se battre "jusqu'au dernier quart d'heure pour Valdunes", dans les colonnes de La Voix du Nord.
Cela fait plusieurs mois que les responsables CGT demandent qu'un consortium Alstom-SNCF reprenne l'entreprise nordiste. Une tribune a même été signée par de nombreuses personnalités politiques de la région comme Xavier Bertrand ou François Ruffin pour appeler l'État à sauver l'entreprise. Le syndicat avait expliqué, au début du mois de janvier, demander une nationalisation de Valdunes si aucune offre de reprise des deux sites n'était formulée. Mais le ministre de l'Industrie a ajouté à l'AFP qu’aujourd'hui, "la question (de la nationalisation) ne se pose pas, on a encore des discussions avec des repreneurs potentiels."
Une mobilisation est prévue à Lille le 17 janvier, date à laquelle sera examiné le délai de 15 jours dans lequel de nouvelles offres de reprise pourraient être déposées.
Avec AFP