La CGT s'est fendue d'un tract annonçant des "avancées significatives" pour Valdunes, le dernier fabricant français d'essieux et de roues ferroviaires basé à Leffrinckoucke et à Trith-Saint-Léger, dans le Nord.
"La CGT se félicite de l'issue de la table ronde organisée le 19 octobre 2023", dans un tract publié ce jeudi 26 octobre.
Selon le syndicat, l'Etat et la Région Hauts-de-France ont en effet annoncé leur intention de s'engager financièrement pour accompagner un projet de reprise crédible pour Valdunes, qui emploie environ 330 personnes sur deux sites près de Valenciennes et de Dunkerque, et qui a été lâché en mai par son actionnaire chinois, MA Steel.
Pour l'instant, les repreneurs potentiels de Valdunes ne souhaitent pas reprendre les deux sites. Ce à quoi la CGT s'oppose, "Ce serait un non-sens de reprendre l'un sans l'autre. Ça ne durerait pas", estime Ludovic Bouvier, représentant CGT métallurgie sur le Nord et le Pas-de-Calais qui rappelle que les activités des deux sites sont complémentaires : "à Leffrinckoucke on forge les roues et les essieux qui sont usinés et traités thermiquement ensuite à Valenciennes". Philippe Lihouck, représentant CGT Valdunes Leffrinckoucke abonde afin de conserver l'entité à deux unités de production du fabricant d'essieux ferroviaires français.
"La mariée est habillée", "superbe"
Ludovic Bouvier remarque que les garanties financières données par l'Etat et la Région Hauts-de-France sont de bon aloi. Reste maintenant, selon lui, à un des acteurs privés sur le marché à reprendre les Valdunes.
Autre bonne nouvelle mais de moindre ampleur : "si Alstom et la SNCF ont pu confirmer qu'ils n'étaient pas prêts à devenir actionnaires majoritaires de l'entreprise, des engagements collectifs ont pu être pris pour poursuivre le travail en commun autour du dossier", a affirmé le ministère de l'Industrie, le 19 octobre. C'est-à-dire que des commandes seront formulées par Alstom et la SNCF auprès de Valdunes et qu'une participation financière dans Valdunes est possible dans le cadre d'une reprise. Une entrée au capital, en somme, mais de manière minoritaire.
"La mariée est habillée", résume de manière imagée Ludovic Bouvier. Reste que les prétendants (ou repreneurs potentiels privés) n'auraient d'yeux pour l'instant que pour le site valenciennois ou le site de Leffrinckoucke mais pas les deux. Philippe Lihouck estime, lui, qu'avec les garanties financières de l'Etat et de la Région d'un côté, et les commandes et l'entrée au capital d'Alstom et de la SNCF de l'autre, la mariée est désormais superbe. Cependant, l'état de la trésorerie de l'entreprise met, par ailleurs, une pression certaine. Cette trésorerie ne serait assurée que jusqu'à la fin de l'année.
Avec AFP.