Pas de repreneur pour l'ensemble des deux sites Valdunes de Trith-Saint-Léger et Leffrinckoucke

Le couperet est tombé après plus de deux heures d'attente : aucun repreneur potentiel ne souhaite racheter l'intégralité des deux sites Valdunes de Trith-Saint-Léger et Leffrinckoucke. La CGT va présenter un autre projet.

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"Je ressens du dégoût, j'ai les pattes sciées", ce contrôleur d'outillage de forge, salarié sur le site Valdunes de Leffrinckoucke, peine à trouver les mots. Aucun repreneur ne s'est positionné pour reprendre les deux usines. "J’appelle ça un abattage en règle de la Chine, qui est en train de tuer Valdunes" martèle Philippe Lihouck, forgeron et délégué syndical CGT.

Ils sont en train de tuer le ferroviaire, de tuer Valdunes.

Philippe Lihouck, forgeron et délégué syndical CGT

Après plus de deux heures du comité social et économique (CSE), les salariés ont finalement appris que sept repreneurs potentiels étaient toujours sur les rangs pour la reprise de ce dernier fabricant français de roues ferroviaires. Mais certains pour le site de Trith-Saint-Léger, d'autres pour celui de Leffrinckoucke. "La forge et Valenciennes c’est une seule entité et ça ne peut pas être autrement" assure Philippe Lihouck. 

Et ce ne sont pas les salariés de l'autre site de Trith-Saint-Léger, venus tôt ce matin pour soutenir leurs collègues dunkerquois, qui diront le contraire. "Les offres de reprise, on n’en veut pas du tout. On sait que c’est la mort programmée de Valenciennes dans trois ans" affirme Maxime Savaux, secrétaire CGT à Valdunes.

Alors, dans son micro, au sortir du compte rendu, Philippe Lihouck exhorte aux 350 salariés sur la sellette de continuer la grève commencée il y a deux semaines. La direction et l'actionnaire chinois MA Steel, qui avait annoncé l'arrêt du financement des deux sites en mai dernier, souhaitent eux une reprise du travail. "Si on continue la grève, la cessation de payement aura lieu fin septembre, si on y retourne, elle aura lieu fin octobre" précise le forgeron. 

L'objectif est clair à présent : protéger le stock d'acier restant. Le délégué syndical CGT s'adresse aux salariés, encore abasourdis par les annonces : "si on reprend le boulot, on aura plus de stock, plus de rapport de force", il ajoute "il faut être solidaire, avoir du courage... on n'a plus rien à perdre". 

Un autre projet "viable"

Les syndicats défendent cette idée déjà depuis plusieurs mois : ils souhaitent que l'Etat oblige Alstom et la SNCF à s'associer et à se fournir chez Valdunes. "On est en train de travailler avec le gouvernement, je pense que le projet est viable et a du sens" confie Maxime Savaux. 

On a notre projet CGT qui est clair, il sera présenté cette semaine dans son ensemble. 

Philippe Lihouck, forgeron et délégué syndical CGT Valdunes

Le secrétaire CGT cible le gouvernement et ajoute : "ils nous parlent de transition écologique, de réindustrialisation, de relancer le ferroviaire, maintenant qu’ils mettent des actes sur leurs paroles." Malgré la fatigue, il martèle "on lutte et on luttera jusqu’au bout pour défendre notre savoir-faire et notre entreprise". La date limite de dépôt des dossiers de reprise est fixée au 15 octobre. 

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