Ce vendredi 2 juin, Roland Lescure, ministre de l'Industrie, s'est rendu à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, pour parler aux salariés de Valdunes. L'usine qui fabrique des essieux et des roues pour le matériel ferroviaire cherche un repreneur.
Les 350 salariés de Valdunes avaient beaucoup d'attentes depuis l'annonce de la visite du ministre de l'Industrie Roland Lescure ce jeudi 2 juin. Ils sont mobilisés depuis près d'un mois, car l'investisseur chinois Ma Steel a déclaré au début du mois de mai qu'il ne financerait plus l'entreprise.
Cette entreprise de métallurgie est spécialisée dans les roues en acier pour des véhicules ferroviaires, comme les trains, les tramways et les métros. Les deux sites de Valdunes se situent à Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes et à Leffrinckouke, à côté de Dunkerque.
Objectif : "sauver Valdunes"
"Quand on l'a rencontré à Bercy, le ministre nous avait dit qu'il viendrait seulement s'il avait des nouvelles à nous annoncer", rappelle Gaëlle Maréchal, chargée de clientèle à Valdunes. Malheureusement, les salariés s'attendaient à des annonces plus concrètes et pérennes.
Roland Lescure est venu informer que l'usine de Valdunes continuerait d'opérer "au moins jusqu'en novembre". "L'objectif est de sauver Valdunes, à la fois Leffrinckouke et Trith-Saint-Léger, affirme-t-il. Quand j'ai rencontré les syndicats à Bercy, je leur avais dit que la première étape du sauvetage, c'était d'assurer la continuité des activités jusqu'à la fin de l'année. J'ai rencontré l'actionnaire tout à l'heure qui me l'a confirmé." Reste encore un accord écrit à signer pour officialiser cela.
D'ici novembre, la tâche principale reste de trouver un repreneur.
On aura encore de la trésorerie après novembre. Les repreneurs doivent le savoir, on n'est pas en train de vider les caisses. On est en train de faire tourner l'entreprise de manière à ce qu'elle soit extrêmement désirable pour un repreneur. J'en appelle à tous les repreneurs potentiels : venez visiter l'usine, le management, les salariés, ils vous attendent et l'Etat vous attend aussi.
Roland Lescure, ministre de l'Industrie
Pas de nationalisation en vue
"Nationaliser temporairement ou définitivement à Valdunes, ça a du sens", selon Maxime Savaux, délégué syndical CGT. Mais pas pour Roland Lescure. "Évidemment, l'État fera sa part du boulot, répond le ministre. Tout ça se fera à l'occasion de négociations éventuelles avec de futurs repreneurs."
Moi, je ne souhaite pas que l'État nationalise des roues de train ou des roues de métro. Ce n'est pas ma vision de l'économie.
Roland Lescure, ministre de l'Industrie
Les salariés ressortent toujours inquiets de cette visite du ministre. "Monsieur Lescure nous dit qu'on a gagné six mois, mais moi ça ne m'a pas rassuré du tout", confie Gaëlle Marchand, chargée de clientèle.
"Nous, ce qu'on aurait souhaité, c'était que l'État investisse dans Valdunes avant d'attendre un repreneur", ajoute un autre salarié, Frédéric Thobois lui aussi déçu et inquiet. "On aimerait être bien plus soutenu par l'État. Nous derrière, on a des familles à faire vivre", conclut-il.