Valdunes : la CGT plaide sans succès à Bercy pour une nationalisation temporaire

Les délégués syndicaux de Valdunes (Nord), dernier fabricant en France de roues de trains, lâché la semaine dernière par son actionnaire chinois, ont plaidé jeudi 11 mai à Bercy pour une nationalisation temporaire.

Les délégués syndicaux de Valdunes ont été reçu à Bercy, jeudi 11 mai, pour évoquer l'avenir de Valdunes, près d'une semaine après le retrait de son actionnaire chinois.

Ils ont fait part de leur souhait de voir leur usine, unique fabricant de roue en acier et d’essieux pour trains, être nationalisé pour être sauvée. Un souhait que le ministre délégué chargé de l'industrie, Roland Lescure, ne s'est pas engagé à exaucer. Ce dernier promettant plutôt d'aider à trouver un repreneur.

"On veut que l'Etat mette des capitaux dans la boite"

"Ils essaient de prendre le sujet au sérieux, ils travaillent sur un futur repreneur et ont dit à l'actionnaire (le groupe industriel chinois MA Steel, NDLR) de faire les choses proprement", a pris acte le secrétaire CGT du CSE, Maxime Savaux, à l'issue de la rencontre.

Toutefois, "nous, ce qu'on veut, c'est que l'Etat se positionne sur Valdunes en mettant des capitaux dans la boîte", a poursuivi le syndicaliste. L'Etat "est en plein plan de réindustrialisation et d'énergie verte, on va mettre plus de 100 milliards sur la table et on peut mettre Valdunes au coeur de ce projet", en y investissant "40 ou 50 millions", a-t-il plaidé.

Mais "nationaliser, ce n'est pas leur stratégie: ils veulent retrouver quelqu'un de sérieux pour commencer à négocier s'ils vont mettre ou pas de l'argent pour aider le nouvel actionnaire", a-t-il regretté.

336 emplois en sursis

Le responsable régional CGT Métallurgie Ludovic Bouvier, présent à Bercy, a fustigé une position du gouvernement "totalement incohérente", entraînant "une stratégie perdante".

Le 5 mai, l'unique actionnaire, qui avait acquis Valdunes en 2014 à l'issue d'un redressement judiciaire, a annoncé qu'il n'y injecterait plus d'argent. Ses deux sites français, situés à Leffrinckoucke et Trith-Saint-Léger (Nord), emploient 336 personnes.

La CGT déplore que la SNCF, client historique du fabricant de roues et essieux de trains, ait "progressivement détourné ses commandes vers la concurrence européenne".

Mercredi soir, sur l'antenne de France 3 Hauts-de-France, Roland Lescure avait souhaité que la continuité des activités soit assurée "jusqu'à la fin de l'année", le temps de rechercher un repreneur avec l'actionnaire. Il avait aussi pointé "une surcapacité à Valdunes".

Bruno Le Maire bientôt chez Valdunes ?

Emmanuel Macron doit se rendre vendredi 12 mai à Dunkerque dans le cadre de la présentation de sa stratégie pour la réindustrialisation de la France. Le président a fait du port nordiste, situé à seulement quelques kilomètres de Leffrinckoucke, un "territoire symbole de la reconquête industrielle", selon l'Elysée.

La CGT de Valdunes a indiqué avoir demandé à le rencontrer à cette occasion, sans retour à ce stade.

Selon le syndicat, Roland Lescure et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ont prévu de se rendre sur le site de Trith-Saint-Léger, où des responsables politiques de gauche et du RN ont défilé pour soutenir les salariés, en grève depuis le 5 mai.

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