Quelques jours après la détection d'un premier foyer français de fièvre catarrhale ovine du sérotype 3 à Maubeuge, dans le Nord, la préfecture de l'Aisne annonce qu'un nouveau foyer a été identifié dans le sud du département. Le ministère de l'Agriculture a par conséquent élargi la zone régulée.
La préfecture de l'Aisne l'a annoncé par voie de communiqué : un foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (FCO-BTV3) a été détecté dans le sud du département, dans un élevage ovin de Bézu-le-Guéry, à la frontière avec l'Île-de-France.
D'autres élevages du département sont également placés sous la surveillance des services de l'État, car certains animaux présentent "des signes évocateurs de cette maladie". La préfecture précise qu'ils font tous "l'objet d'analyses de confirmation par le laboratoire national de référence".
Une zone régulée élargie
Après la détection d'un foyer en Belgique, à la frontière avec la France, ces élevages axonais, comme tous ceux situés dans un périmètre de 150 km de l'élevage contaminé, avaient été placés en "zone régulée" dès le 2 août. Des mesures préventives y avaient été mises en place pour obliger les éleveurs à désinsectiser leurs bêtes (c'est un insecte qui transmet le virus), et à les soumettre à un test sanguin avant de pouvoir les déplacer hors de la zone régulée.
Mais cela n'a visiblement pas suffi à empêcher l'avancée de la maladie sur le territoire, puisqu'un premier foyer a été détecté à Maubeuge, dans le Nord, dès le 5 août.
La confirmation de ces deux foyers en France a poussé le ministère de l'Agriculture à élargir la zone régulée, qui comprend désormais l'intégralité des Hauts-de-France, mais aussi l'Île-de-France, ainsi qu'une partie de la Normandie, du Centre-Val-de-Loire et du Grand Est. Cela représente plus de 10 000 communes.
Les services de l'État demandent aux éleveurs de redoubler de vigilance sur l'apparition de symptômes, comme la fièvre, les lésions buccales et des difficultés respiratoires. La préfecture de l'Aisne précise que "chaque éleveur qui décèle des signes anormaux sur ses ovins ou bovins doit contacter sans délai son vétérinaire afin que celui-ci vienne évaluer s'il s'agit d'une possible suspicion de FCO".
Des vaccins disponibles à la commande à partir du 12 août
Aussi appelée "maladie de la langue bleue" du fait d'un des symptômes qu'elle peut provoquer chez les bêtes contaminées, la fièvre catarrhale ovine touche exclusivement les ruminants (ovins, bovins, caprins) et n'est pas transmissible à l'homme. Si la maladie est déjà présente en France depuis plusieurs années, c'est l'arrivée d'une nouvelle souche, le sérotype 3, qui inquiète désormais le monde agricole, car en France les bêtes ne sont pas encore vaccinées contre cette souche.
Un vaccin existe toutefois pour ce sérotype 3, déjà présent dans le nord de l'Europe depuis plusieurs mois. Une seule dose est nécessaire pour les ovins, qui sont immunisés trois semaines après l'injection, mais pour les bovins, deux doses sont nécessaires, délivrées à trois semaines d'intervalle, rendant l'immunité effective six semaines après la première injection.
La priorité est d'assurer une couverture vaccinale maximale pour la protection des cheptels ovins qui sont les plus impactés en termes de morbidité et mortalité.
Ministère de l'Agriculture
Le ministère de l'Agriculture assure disposer de suffisamment de doses pour vacciner plus d'un million d'ovins et plus de 2,6 millions de bovins. Elles seront mises à disposition gratuitement des éleveurs situés dans la zone régulée, mais la vaccination n'est pas obligatoire pour autant. "La priorité est d'assurer une couverture vaccinale maximale pour la protection des cheptels ovins qui sont les plus impactés en termes de morbidité et mortalité, l'intérêt de la vaccination des bovins restant réel au vu des données disponibles sur les impacts sanitaires", précise le ministère.
Les vétérinaires pourront commander les vaccins à partir du 12 août et les prescrire aux éleveurs qui le souhaitent. Les élevages situés en dehors de la zone régulée pourront également accéder aux vaccins, mais le coût restera à la charge de l'éleveur.