Leurs yeux sont fermés à tout jamais, mais ils se tiennent debout : les "fantômes" veillent sur le champ de bataille, à Oulchy-le-Château, dans l’Aisne. Ce monument a été érigé en mémoire d’une victoire, celle de la Marne, en 1918. Mais combien de morts avant ce succès ? Le sculpteur Paul Landowski a tenu à les honorer.
Mitrailleurs, aviateur, colonial, ces statues font corps avec un homme nu, héros sacrifié. Landowski a côtoyé ces combattants, il était lui-même mobilisé dans le camouflage. Son rêve ? Supprimer la guerre ! En 1919, il imagine cet ensemble. Ils pensent à tous ces soldats, alignés à tout jamais dans les fosses et il écrit : « Autour de ces grands spectres, la terre s’éboule, s’entrouvre. Et ils réapparaissent debout, un peu incertains, les yeux clos. C’est tout. »
Landowski ne veut pas effaroucher l’Etat. Il a déjà appelé son œuvre, les fantômes, mais il se garde bien de le dire. Et puis le projet évolue, s’adapte au terrain choisi. Les fantômes se tiennent au sommet de la butte. Tout en bas, il y a une femme, la France, qui s’avance, « comme portée par un souffle ». Elle porte un bouclier rond, gravé de trois déesses (liberté, égalité et fraternité)
Landowski aurait aimé que son œuvre soit installée à Verdun, ou sur le chemin des Dames, mais finalement, ce lieu à l’écart l’enchante et il se dit qu’elle en prendra plus de sens. Les fantômes seront enfin inaugurés en 1935. Entre temps, Landowski aura imaginé, sculpté bien d’autres monuments. Le plus célèbre d’entre eux se trouve au Brésil.C ’est le Christ de Corcovado !!
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