Intempéries dans l'Aisne - À La Chapelle-sur-Chézy, 100% des maisons sont sinistrées : "c'est l'apocalypse"

Le département de l'Aisne a été particulièrement touché par les orages survenus la nuit du samedi 19 au dimanche 20 juin. Plusieurs communes autour de Château-Thierry comme La Chapelle-sur-Chézy ont essuyé de violents dégats.

"Il n’y a pas une maison qui n’a rien. Toutes les toitures sont par terre. Des plafonds sont tombés donc les gens ne peuvent plus habiter chez eux". Madame la maire est essoufflée au téléphone. Patricia Loiseau est presque en pleurs : on entend l’émotion et la fatigue dans sa voix : "je ne peux pas vous parler longtemps, j’ai la sous-préfète qui doit me rappeler."

Dans la nuit du 19 au 20 juin, La Chapelle-sur-Chézy dans l'Aisne a été le théâtre d'un déchaînement météorologique très violent : "Nous n’étions pas sur place. C’est ma fille qui nous a raconté. Il y a eu un orage, poursuit Jacqueline Maury, une habitante. Au départ, c’était que de la pluie et du vent. Mais plus ça allait plus, plus le bruit était fort. Et en fait, c’était de gros grêlons qui tombaient." Des grêlons de la taille d’une balle de tennis et durs comme une balle de pétanque. "Ma voisine m’a dit que les grêlons ont traversé la toiture et le premier étage pour atterrir au rez-de-chaussée."

On comprend alors que les dégâts soient aussi considérables dans cette petite commune du sud de l’Aisne de 283 habitants. 100% du village de la Chapelle-sur-Chézy est touché. D'autres communes ont été également traversées par cet épisode de grêle très localisé : 

  • Reuilly-Sauvigny;
  • Chézy-sur-Marne; 
  • et Chézy-en-Orxois.

Jean-Louis Petit est viticulteur à la ferme Brochot entre La-Chapelle-sur-Chézy et Chézy-sur-Marne, deux communes particulièrement touchées par les intempéries. "On a subi quelque chose de violent, le pire de ce que l’on a pu connaitre jusqu’ici, on n’a pas dormi dans l’eau, mais presque", raconte-t-il. Jean-Louis Petit décrit des grêlons "d’abord de la taille d’une balle de golf puis des boules de pétanque".

Le viticulteur a constaté les dégâts au matin : plus de toiture, des tuiles cassées et des lignes de vignes saccagées, "on a fait une croix sur la récolte. Tout remettre en état va demander des semaines".

Une cellule d'urgence ouverte 

Selon les informations de la préfecture de l’Aisne, jusqu'à 1600 foyers ont été privés d’électricité dans le sud de l’Aisne. Ils sont encore 1100 à 10h le 20 juin. "Les sapeurs-pompiers ont effectué 372 interventions", précise la préfecture. Une cellule d’urgence médico-psychologique sera activée lundi 21 juin au matin.

La préfecture a également annoncé que les axes de circulation qui étaient affectés sont en cours de rétablissement et recommande aux habitants de ne pas sortir ni d’encombrer les lignes de secours sans nécessité.

Jacqueline Maury et sa famille vivent à La Chapelle-sur-Chézy depuis 2006, dans une vieille bâtisse : "On n’a jamais vu ça. En 1999, les anciens propriétaires nous ont dit que la toiture n’avait pas bougé. Là, il va falloir la refaire. Et s’il pleut, il va y avoir de l’eau partout. On a mis des serviettes sur le sol, des seaux pour éviter qu’il y ait plus de dégâts. Nous, on a des dégâts, on arrive à s’en sortir mais y en a, ils ont été obligés d’emmener les enfants ailleurs. Leur maison est complètement inondée. Des amis m’ont dit qu’ils allaient essayer de sauver le plus gros mais le reste…"

De la pluie encore attendue

Une partie du toit de la mairie s'est effondrée sur le matériel informatique. Le bureau de vote a été délocalisé dans la matinée à la mairie d’Essômes-sur-Marne compte tenu de l’impossibilité matérielle d'en ouvrir un sur la commune. Pour Reuilly-Sauvigny, le bureau de vote est délocalisé à la salle de la mairie. Ceux des autres communes touchées par les intempéries sont opérationnel.

Mais le plus urgent pour la commune, c'est le besoin en bâche. Un appel au don a été lancé sur la page Facebook de la commune :

"Les bâches, c‘est le plus urgent parce qu’il faut qu’on soit protéger vu qu’ils annoncent encore de la pluie", explique Jacqueline Maury.

Des renforts de pompiers sont attendus dans le secteur. "On a l’impression que c’est l’apocalypse."

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