La tempête Kirk a largement endommagé le réseau ferré et notamment la ligne Paris/Château-Thierry. Son interruption dure depuis presque deux semaines et elle devrait se prolonger. Victimes de ces intempéries, les voyageurs voient leurs trajets se rallonger.
Dans le sud de l'Aisne, les conséquences des orages du 9 octobre continuent de se faire sentir. Le quotidien des 4 500 usagers de la voie ferrée entre Château-Thierry et Paris est toujours durement impacté puisque la ligne reste totalement interrompue en Seine-et-Marne depuis 15 jours. La ligne Ferté-Milon est aussi concernée.
Des éboulements de terrains à l'origine de la rupture du trafic
"C’est très très difficile. Il faut que j'aille voir mes enfants et ça m’a pris 2h50 au lieu de 55 min. J'étais fatigué quand je suis arrivé", raconte Cuneyt qui utilise la ligne de temps en temps. Excédé, il s'interroge : "On est en France et on ne peut pas réparer ça en une semaine. Pourquoi ça prend autant de temps pour balayer tout ça ?". "Mon mari est fatigué et ça joue sur le moral", ajoute Zaina.
La ligne est bloquée à cause d'un glissement de terrain provoqué par la tempête à Trilport en Seine-et-Marne. En tout, il faut évacuer l’équivalent de 200 camions de terre pour rouvrir la ligne. "Il faut déblayer, construire la voie de chemin de fer et il faut conforter. C’est ce qui est le plus long parce qu’il suffit d’un épisode de pluie qui revient pour que tout le travail de stabilité permettant aux premiers engins de faire des premiers travaux s’effondre", commente Christophe Coulon le vice-président (LR) du Conseil régional en charge des transports. En attendant, les usagers empruntent des bus disponibles toutes les 10 min en correspondance à la Ferté-sous-Jouarre en Seine-et-Marne. Ceux-ci peinent à absorber le flux de voyageurs quotidiens. De plus, ils créent des embouteillages et alourdissent le trafic.
À défaut de solutions matérielles, dans l'immédiat, les régions concernées ont décidé de permettre à ceux qui le peuvent, de rejoindre une autre ligne sans surcoût lorsqu’ils ont un abonnement, comme l'explique Christophe Coulon. "On a proposé que la ligne d’à côté, le Paris/Laon, soit mise à disposition des usagers sans disposition particulière. On a demandé qu’il y ait une tolérance quand les usagers sont contrôlés sur cette ligne qui les emmène à Paris Nord et non plus à Paris Est."
"Les usagers subissent un impact financier"
Aurélie Amirault n'a pas d'abonnement et malgré ces mesures, le coût du trajet reste trop élevé : "L’aller-retour, j’en ai pour 33 euros. Et puis, vu qu’on n’arrive pas à la même gare, on est obligés de reprendre un ticket donc ça revient cher le week-end. Pour ma part, j'essaie de ne pas aller vers Paris, pas autant que je voudrais."
"On va certainement à un moment donné demander des indemnisations. Les usagers subissent un impact financier. Certains dorment même à Paris, ils utilisent également leurs voitures personnelles avec des frais de carburants", détaille Christine Perardel-Guichard, la représentante du Comité de défense des usagers de la ligne Château-Thierry/Paris.
SNCF réseau assure faire de son mieux pour rétablir la circulation au plus vite et annonce un possible retour à la normale pour le 28 octobre. "Des travaux sont prévus jusqu'au 4 novembre, mais il est possible que ce délai soit allongé", commente la région. Un nouvel épisode pluvieux pourrait ralentir les opérations de déblaiement.
Avec Rémi Vivenot / FTV