Le vice-président de la Région en charge des Transports, Christophe Coulon, a fait un point en compagnie de deux directeurs régionaux de la SNCF. "Il y a du mieux par rapport à 2022, mais pas de quoi verser dans l'autosatisfaction", ont-ils déclaré, en préambule. Compte rendu de la conférence de presse.
"Traumatisé" par l'article du Monde intitulé, le 15 octobre 2022, Les trains fantômes des Hauts-de-France, qui rendait compte de l'angoisse des voyageurs de prendre le train dans la région, et faisait état de suppressions (11 000 sur 2022) et de retards en pagaille, Christophe Coulon entame sa conférence de presse à Lille en cette rentrée de septembre 2024.
Le vice-président de la Région Hauts-de-France, en charge des Transports, répète à l'envi que "la situation très dégradée de l'époque n'est plus celle d'aujourd'hui", mais que cette conférence de presse n'est pas, non plus, un "exercice d'autosatisfaction".
300 conducteurs de train
Avec lui Jérôme Bodel, directeur régional TER Hauts-de-France et Marie-Céline Masson, directrice territoriale SNCF Réseau Hauts-de-France qui gère et assure la maintenance de l'infrastructure (lignes et trains).
"Depuis 2022, 1 500 personnes ont été recrutées par TER Hauts-de-France, dont plus de 300 conducteurs de train, même si le manque était d'environ 70 conducteurs, dans la région", assure Jérôme Bodel.
Conséquence, la régularité des trains est meilleure : si le pourcentage de trains arrivant à l'heure en 2022 était le moins bon de France dans la région, il est nettement meilleur aujourd'hui. Ce taux dépasse les 90% actuellement pour la période janvier à août 2024, et ce, en tenant compte des phénomènes climatiques (inondations dans le Pas-de-Calais), des accidents de personnes ou matériels, nombreux, notamment dans le Douaisis, en 2024, ou de sabotage comme lors du 26 juillet dernier à l'ouverture des J.O.
"Ce qui fait mal"
Autre conséquence, les voyageurs reprennent confiance. En témoigne, une augmentation des recettes. Et un trafic en hausse de +10% en 2024 par rapport à l'année précédente. La demande occasionnelle est plus forte notamment. Cela progresse moins pour les trajets domicile - travail en raison du télétravail, mais les axes Paris-Calais et Paris-Lille sont désormais davantage demandés les week-ends.
Les points noirs, maintenant. Pour Christophe Coulon "quelques soucis matériels" sont à déplorer car tout n'est pas toujours "hyperfiable". Cependant, 565 millions d'euros de trains fabriqués dans le Valenciennois (33 nouveaux trains de 1250 places) arriveront en 2025 mais il faut "continuer à fiabiliser l'ancien" et les infrastructures, tout en "ne fléchissant pas sur la formation et le recrutement", ajoute Jérôme Bodel qui précise que les scénarios climatiques doivent toujours être à l'étude pour anticipation. "Il faut nous interroger sur ce qui va nous faire mal".
Pour rappel, TER Hauts-de-France représente 3 500 salariés, 1 240 trains par jour et SNCF Réseau 2 862 km de lignes, 10% du réseau ferré national et 14% du trafic national de voyageurs et 270 000 voyageurs par jour auxquels il faut ajouter le fret (20% du trafic fret national).