Jeux paralympiques de Paris 2024 : "Travailler dur pour apporter à l'équipe de France", le quotidien de Cédric Nankin, vice-capitaine des Bleus en rugby fauteuil

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L'Axonais Cédric Nankin, vice-capitaine de l'équipe de France de rugby fauteuil et travailleur à la SNCF, mène sa passion, pour ce sport découvert en 2010, au quotidien. À moins d'un an des Jeux paralympiques de Paris, à domicile, il a pu avoir "un avant-goût" de ce qui l'attend, à l'occasion de la Coupe internationale de rugby fauteuil, réunissant les meilleures nations du monde.

Tout a démarré en 2010, pour Cédric Nankin, vice-capitaine de l'équipe de France de rugby fauteuil. Celui qui a grandi à Étampes-sur-Marne, dans l'Aisne, a découvert ce sport lors d'une rencontre avec Ryadh Sallem, le fondateur de l'Association CAP SAAA (Cap, Sport, Art, Aventure, Amitié), l'un des plus importants clubs de sport handicap d'Europe. "C'était le moment où il était en train de créer la section rugby fauteuil au sein de l'Association. Il cherchait des joueurs avec le handicap suffisant pour pouvoir participer et créer cette équipe. Il m'a embarqué dans l'aventure", se souvient-il.

Avant de voir sa vie tourner autour de cette pratique, Cédric Nankin, né avec une agénésie congénitale des membres supérieurs et inférieurs, ne faisait "pas particulièrement de sport. Avec l'association locale, j'avais un vélo à bras. Mais je n’en faisais pas dans un but de compétition", raconte-t-il.

Une progression fulgurante 

S'il a hésité au départ, il a très vite montré un très bon niveau, dès ses débuts. "J'ai été rapidement appelé en équipe de France", deux ans seulement après ses premiers pas sur le parquet. Car le rugby fauteuil se pratique sur un terrain de basket et s'inspire d'une multitude de sports. "C'est un mélange de règles de basket, de hockey avec un système de prison. Ça s’apparente plus à du football américain qu’à du rugby traditionnel. Ce qui reste du rugby, c’est l'état d'esprit. Il y a d'anciens blessés du rugby qui ont rejoint ce sport et qui s'éclatent et qui trouvent les sensations qu'ils avaient à quelque chose près, au niveau de l’engagement et de la stratégie."

Comme au rugby, le but est de franchir la ligne d'en-but adverse, afin de marquer un essai. Dans cette discipline, un essai équivaut à un point. Les adversaires ont le droit de se rentrer dedans, pour empêcher l'adversaire de marquer. "On peut faire comme au foot américain, des passes en avant, des passes en arrière. Par contre, il y a un système de retour en zone", interdisant l'équipe ayant la balle de revenir dans son camp.

Après dix ans de sélections en équipe de France, ce qui motive le joueur de 39 ans, est le plaisir qu'il a de jouer dans ce groupe. "Travailler dur pour apporter à l'équipe", et voir qu'elle progresse.

Nankin, un bloqueur stratège

Une progression qui s'est à nouveau traduite par une belle performance, lors de la Coupe Internationale qui s'est déroulée à Bercy, à Paris, "un moment magique", décrit Cédric Nankin. Dans ce tournoi regroupant les huit meilleures nations, la France a confirmé son statut de meilleure nation d'Europe (championne d'Europe en 2022 et 2023), et son rang de 4e, au niveau mondial. 

Un test-event qu'il prend comme un "avant-goût" des paralympiques. "On s'entraîne tous les jours. Donc automatiquement, on l’a toujours en arrière-pensée." Jouer à domicile, c'est donc "engranger de l'expérience. Les Jeux de Paris vont arriver à grands pas. Je ne suis pas quelqu'un qui stresse avant une échéance. C’est plus de l’excitation et hâte d’être sur le terrain et d’en découdre."

Le défenseur est surnommé "la machine" par beaucoup de médias. Mais dans la réalité, “personne m'appelle comme ça, clairement", rigole-t-il avant d'expliquer l'origine de ce pseudonyme. "En 2016, ils [des journalistes, Ndlr] ont demandé à notre directeur sportif de faire un petit mot sur chaque athlète qui était sélectionné aux Jeux de Rio 2016. Et il a dit : ‘Cédric, la machine’. Depuis, tout le monde aime ce surnom." S’il ne sait pas vraiment pourquoi, le défenseur estime que c'est un lien avec ses qualités de bloqueur.

Ce qui l'anime dans ce sport, "c'est vraiment toute la partie stratégique qu'il y a derrière. Quand on ne connaît pas spécialement, on a l'impression que c'est un sport de bourrin, que ça se rentre devant. Mais en vrai, il y a plein de petites stratégies, certains petits tips à avoir pour empêcher l’adversaire de pouvoir évoluer."

Un rythme de vie qui forge le mental

Athlète de haut niveau, il se prépare mentalement au quotidien. Car Cédric, qui habite toujours dans l'Aisne, conjugue sa passion avec son travail se trouvant sur Paris. Enchaînant parfois de grosses journées qui sont devenues "sa routine".

Une journée type comme le lundi et le mercredi, je me réveille vers 5h50. Je me prépare, je prends la route. J'arrive au travail entre 08h30 et 9h, selon comment ça roule. J’occupe mon poste à la SNCF, dit athlète SNCF, qui me permet d’aménager mon contrat de travail, en fonction de la préparation et des compétitions. Je travaille à peu près deux jours et demi par semaine, en tant qu’assistant animation réseau. Vers 17h00, je me rends dans mon club dans le 15e. Quand je pars vraiment à 21h30, ce qui arrive très rarement parce que le temps de replier, de parler un peu, de débriefer un peu et tout, je rentre vers 23h30. Parfois, il est 00h30."

A 39 ans, il n'est pas question de retraite sportive. Pour Cédric, l'essentiel reste le plaisir de jouer dans un collectif. Et dans quelques mois de partager les émotions du rugby fauteuil, à la maison, dans le cadre du grand rendez-vous des Jeux de Paris. Avec peut-être au bout du parcours, un des trois métaux tant convoités.

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