L'équipe de rugby militaire du Pacifique est venue rendre hommage aux soldats venus de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie pour libérer le village de Vesles-et-Caumont, dans l'Aisne, en 1918.
Un haka sur la place du village, c'est un spectacle surprenant pour une petite commune de 200 habitants. L'équipe de rubgy du XV du Pacifique, composée de militaires originaires de Polynésie et de Nouvelle-Calédonie, est venue de l'autre bout de la planète pour en faire la démonstration à Vesles-et-Caumont, dans le Laonnois.
Une histoire méconnue
Pendant toute une journée, ils ont rendu hommage à leurs aïeux du bataillon mixte du Pacifique, venus libérer le village le 25 octobre 1918. Une histoire peu connue, redécouverte il y a quelques années, à l'occasion du centenaire de l'Armistice. "Les Allemands étaient en retraite, ils se sont réfugiés derrière les Marais de la souche. Les soldats français étaient à leur poursuite (...) et ont choisi de traverser les marais inondés par les Allemands pour libérer le village de Vesles-et-Caumont, et ensuite de reprendre le village de Pierrefonds à revers pour pouvoir le libérer", explique Sébastien Lécuyer, co-organisateur de l'événement.
Les Polynésiens ont traversé les marais inondés et trois rivières, fin octobre, donc dans le froid. Ils venaient de l'autre bout du monde, et ils ont délivré un village au fin fond de la campagne picarde.
Sébastien LécuyerCo-organisateur
"C'est quand même une histoire qui reste, il y a encore des traces. On voit sur le porche de l'église encore des marques, on retrouve sur des vieilles photos de maisons qui existent encore, c'est une mémoire importante pour le village."
Des valeurs de cohésion et de partage
Paculi Sipa a découvert cette histoire sur le tard. Son grand-père, Youniane Sipa, a pourtant joué un rôle clé dans la libération du village. "Il est monté à l'église parce qu'il y avait une mitrailleuse allemande sur la pointe du clocher, il est venu la prendre aux mains de l'ennemi, aux alentours de 3 ou 5 heures du matin, et ça a permis à la compagnie de traverser, explique-t-il avec fierté. Dès qu'on arrive ici, on sent une présence invisible, ils sont là avec nous, les peuple kanak, tahitien, polynésien."
Avant l'hommage officiel, les hommes du XV un Pacifique ont tourné un clip qui sera diffusé à l'occasion de la prochaine coupe du monde militaire, sur une composition de l'infanterie de Lille qui mêle musique militaire et chants traditionnels. "Le rugby est un sport collectif, qui transmet des valeurs de cohésion et de partage qu'on retrouve dans le milieu militaire, estime l'adjudant-chef Alexandre Filimoehala, manager de l'équipe. Dans nos déplacements, il y a le rugby, le devoir de mémoire, et le partage culturel."