Anzac Day 2023. L'hommage aux soldats australiens et néo-zélandais : "ils sont venus du bout du monde pour combattre ici"

Des centaines d'Australiens et Néo-Zélandais ont rendu hommage à leurs soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale lors de l'Anzac Day, à Villers-Bretonneux, mardi 25 avril. Une cérémonie solennelle d'une heure à l'aube à laquelle de nombreux Australiens étaient heureux de participer pour la première fois.

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Malgré le froid, la pluie, le vent et la courte nuit, près de 1 500 personnes ont assisté à la commémoration nocturne de l'Anzac Day au mémorial national australien de Villers-Bretonneux, dans la Somme, mardi 25 avril 2023. Après deux années perturbées par la crise sanitaire et un retour plus timide en 2022, la cérémonie semble avoir retrouvé son ampleur d'antan. 

Chaque 25 avril, Australiens et Néo-Zélandais commémorent respectivement leurs 45 000 et 12 500 soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale à l'occasion de l'Anzac Day. Le 25 avril 1918, à 5h du matin, trois ans jour pour jour après leur défaite à Gallipoli en Turquie, les soldats de l'Anzac (Corps d’armée australien et néozélandais) lancent une offensive et stoppent l'avancée allemande sur Paris. De cette bataille décisive, est né un lien très particulier entre l'Australie et la France.

"Cela signifie beaucoup pour nous d'être ici"

"Cela signifie beaucoup pour nous d'être ici", explique Rosalie, vêtue d'un poncho imperméable transparent qui lui a été distribué à son entrée sur le site. Cette Australienne de 68 ans, originaire de Brisbane, est venue visiter la France avec ses amis. Ils en ont profité pour venir célébrer l'Anzac Day ici, pour la première fois.

Le groupe prend place sur les chaises noires alignées devant le mémorial où les noms des 10 773 soldats australiens disparus pendant la Première Guerre mondiale sont gravés. Il est 4h30 du matin. La pré-cérémonie a déjà commencé. Quelques courts-métrages retraçant la vie de soldats sont projetés, les porte-drapeaux défilent puis les lumières s'éteignent.

"Le sacrifice des Australiens est reconnu"

Les portraits de soldats australiens morts sur le front occidental sont projetés sur la Tour du Souvenir. Les photos défilent. Leurs noms, âges et postes sont lus par les membres de la Force de défense australienne. Des jeunes de 20 ans, mais aussi des maris et des pères âgés d'une trentaine ou d'une quarantaine d'années.

Le grand-oncle de Blaydon figure parmi ces soldats. Son grand-père a en revanche eu la chance d'en ressortir vivant. Cet habitant de Canterbury fait partie de l'Australian Army, l'armée de terre australienne. Il était important pour lui de venir ici, pour rendre hommage à son aïeul. Catherine, son épouse, se réjouit de "vivre l'expérience de l'Anzac Day à Villers-Bretonneux et de voir que le sacrifice des Australiens est reconnu".

Il est 5h30. La cérémonie de l'aube débute. Solennelle et classique, elle est ponctuée par les dépôts de gerbes et les discours des officiels comme Gillian Bird, l'ambassadrice d'Australie en France qui rend hommage "à tous ceux qui ont porté l'uniforme des forces armées australiennes". Matt Thistlethwaite, le ministre délégué australien chargé de la Défense et des anciens combattants, souligne de son côté le rôle de ces soldats australiens de la Grande Guerre qui "ont tout sacrifié pour que d’autres puissent vivre en paix".

Seules la performance au didgeridoo - un instrument à vent joué par les Aborigènes - d'un caporal de la Force aérienne royale australienne et la musique jouée par l'orchestre de l'Australian Army apportent la poésie nécessaire à une cérémonie millimétrée.

"On est toujours un peu dans l'ombre de l'Australie"

Rachel, son mari Oliver et leur fils Patrick ont profité d'une visite familiale pour assister à la cérémonie pour la première fois de leur vie. "Nous sommes venus rendre hommage aux soldats. Mon grand-père a fait la Seconde Guerre mondiale", explique Oliver. Si Patrick a eu froid, il se réjouit d'avoir "appris plein de choses".

Arthur fait partie des quelques Néo-Zélandais présents. "Plusieurs membres de ma famille ont participé à la Première Guerre mondiale et mon père à la Seconde", explique l'homme de 68 ans, qui porte fièrement les médailles de son père. "C'est important d'entretenir le souvenir. Mais bien que la cérémonie soit très respectueuse et bien menée, ce serait bien qu'il y ait un peu plus de mots pour les soldats néo-zélandais… On est toujours un peu dans l'ombre de l'Australie", observe l'homme originaire de Greymouth, une ville de l'île du Sud. 

Des "poilus" leur rendent aussi hommage

Au milieu de ces centaines d'Australiens et de Néo-Zélandais, un trio détonne. Chaussures à clous, bandes molletières, costume en drap de laine, ceinturon en cuir, casque et musette, Jérôme, Sylvain et Jean-Michel, le seul prévôt, semblent tout droit sortis des tranchées. Et pour cause, certaines pièces comme les casques, les musettes et les ceinturons sont d'origine.

Tous trois font partie de l'association "14-18 en Somme", qui réunit des férus de la Grande Guerre. Ils participent à des cérémonies, organisent des reconstitutions, et partagent leur passion avec le public. "Pour nous, c’est important d’être là, de rendre hommage à leurs aïeuls qui sont venus du bout du monde pour combattre ici", appuie Jérôme, qui participe à l'Anzac Day depuis près de 10 ans. 

La cérémonie de l'aube s'est terminée à 6h30. L'heure bleue a laissé place à un ciel clair, mais couvert. Les plus de 2 000 stèles blanches du cimetière militaire du Commonwealth, où sont enterrés 779 Australiens et 4 Néo-Zélandais, s'étendent de part et d'autre de l'allée centrale. Le mémorial se vide progressivement. Certains adressent un dernier adieu à ceux qui reposent, à jamais, en haut de la colline. 

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