Filain et Pargny-Filain, deux communes de l'Aisne viennent de se regrouper depuis le 1er janvier 2025 pour ne former qu'une : Pargny-et-Filain, non loin du Chemin des Dames. Cette fusion est le fruit d'une réflexion de plusieurs années entre les deux maires qui espèrent réaliser des économies.
"Rationaliser les choses." La volonté s'est traduit le 1er janvier 2025 par la fusion des communes de Filain et de Pargny-Filain, dans l'Aisne. La nouvelle municipalité s'est installée mardi 7 janvier. Pascal Ozenne, devenu le nouvel élu de Pargny-et-Filain s'est entouré de cinq adjoints, dont Hubert de Vriendt, l'ex-maire de Filain qui occupe le poste de 1ᵉʳ adjoint.
Ce jeudi 9 janvier, l'heure était encore aux démarches administratives. "Il faudrait qu’on fasse un courrier à la poste en informant de notre regroupement", indique Pascal Ozenne avant d'ajouter : "Nous devons agréger nos comptes, nos budgets, remettre en place des outils informatiques".
Une réflexion déjà née dans les années 70
L’opération était préparée depuis de longues années dans les deux communes. "Je pense que la réflexion est déjà venue de ceux qui nous ont précédés dans les années 70, avec la loi Marcellin", évoque Hubert de Vriendt. Elle donnait la possibilité de fusion de communes sous deux formes : celle de fusion simple et celle de fusion-association.
Les deux élus ont "logiquement" repris les discussions depuis une dizaine d'années. "La population n'était pas complétement mûre pour ce genre de rapprochement", admet Hubert de Vriendt. "Pour répondre à ses questions, on est allé au fond des sujets. On a étudié les budgets, l’endettement, le niveau d’équipement. Et on a vu qu’on était extrêmement proche. Nos taux de fiscalités étaient quasiment les mêmes, nos budgets étaient construits à peu près de la même manière, notre niveau d’équipement était le même. Tout ça est venu naturellement."
L'espoir de réaliser des économies
La fusion a regroupé 380 habitants en tout. Pour leurs élus, c’est d’abord l’espoir de réaliser des économies. "C’est effectivement mutualiser, mettre en commun les moyens, les ressources des deux communes. Ressources humaines déjà, ressources immobilières, ressources matérielles", indique Pascal Ozenne.
Désormais, il n’existe plus qu’une mairie, une seule salle polyvalente. Les anciens maires ont décidé de ne pas créer de commune déléguée, afin de participer à leur échelle à la réduction des dépenses publiques.
Hubert de Vriendt, l'ex-maire de Filain, expose : "l’idée in fine, on l’espère, c’est de pouvoir baisser les impôts sachant que les impôts des communautés de commune augmentent parce qu’elles nous prennent des compétences. Donc, logiquement, on devrait être capable de baisser la fiscalité dans les années futures". Quand il parle des compétences perdues par les mairies, il prend pour exemple les papiers d'identité "qui se font en ligne ou qui se font dans des communes plus importantes".
Neuf communes nouvelles en neuf ans
À une trentaine de kilomètres, la commune de Bernoy-le-Château est également née en 2023 du regroupement de deux villages. Deux ans après, les économies sont difficiles à évaluer, mais son maire, Christian Deulceux, se dit satisfait du bilan. "Il est positif parce que de toute façon, il doit être vu dans le long terme. Ça veut dire, en court terme, ça n’a pas révolutionné les choses. Mais dans le long terme, à mon avis, ça doit nous amener pour les habitants à mieux vivre." Il argumente aussi un intérêt de représentation plus importante pour le village avec le regroupement des habitants.
Depuis 2016, seulement neuf communes nouvelles sont nées dans l’Aisne. La démarche se heurte encore souvent à l’esprit de clocher. À Pargny-et-Filain, on espère en tout cas avoir ouvert une voie.
Avec Rémi Vivenot / FTV
