La piscine de ce village est gratuite pour tout le monde pendant un mois et demi : "un moment de loisir pour ceux qui ne partent pas en vacances"

À Condé-en-Brie, dans le sud de l'Aisne, la petite piscine municipale est gratuite de début juillet à la mi-août. C'est le deuxième été que la mairie renouvelle ce dispositif, et cela semble porter ses fruits, puisque la fréquentation a grimpé de 50% entre 2023 et 2024.

En Picardie, on appelle ça "passer ses vacances à Gardincourt". Cela signifie que l'on ne part pas en vacances, qu'on reste à la maison, à passer du jardin ('gardin') à la cour. Une situation parfois subie pour des raisons financières, et qui peut être frustrante pour les petits comme pour les grands. Mais à Condé-en-Brie, petit village d'un peu plus de 600 habitants dans le sud de l'Aisne, ces congés d'été à la maison peuvent se révéler très agréables !

Pas besoin de rouler des kilomètres pour faire trempette, la piscine municipale est ouverte de début juillet à mi-août. Et surtout... elle est gratuite pour tout le monde. "C'est familial et bien surveillé, et puis l'eau est chaude, on s'amuse !, s'enthousiasme Stella, 15 ans", qui vient s'y baigner avec sa mère et sa petite sœur tous les jours.

"Une piscine comme à la maison"

La famille habite la commune, et préfère venir profiter de cet équipement plutôt que d'aller à la piscine d'Épernay, à plus de trente minutes de route. "Là-bas, il y a des jeux et des toboggans, mais il y a aussi plus de monde. Ici on n'est pas nombreux, donc on est plus libres", ajoute l'adolescente. "Ici, elles jouent comme à la maison, c'est une piscine comme à la maison, confirme sa mère, Agnès. Il y a de l'espace, c'est familial, il y a peu de monde, donc on s'installe et on fait ce qu'on veut. Et puis il y a tout ce qu'il faut : des toilettes, les magasins à côté, et on se gare où on veut !"

Il faut dire que le cadre fait rêver pour une après-midi en famille : le bassin est entouré d'un grand espace vert, idéal pour poser sa serviette et planter son parasol sans être dérangé. Et la baignade est surveillée par Vicky Fournial, maître-nageuse, qui habite dans le secteur. C'est son deuxième été à la piscine de Condé-en-Brie. "On commence à connaître les gens, on voit toujours les mêmes têtes, c'est très convivial. Les gens viennent me voir facilement et me traitent avec beaucoup de respect", souligne-t-elle. 

La piscine existe depuis longtemps, mais c'est Dominique Moyse, l'actuel maire (Horizons) de la commune, qui a eu l'idée de la rendre gratuite à partir de l'été 2023. "Ça permet aux jeunes et aux moins jeunes qui ne peuvent pas partir en vacances d'avoir un moment de loisir, un endroit pour se détendre, explique-t-il. Je trouvais important de rendre ce service à la population."

Proposer un maximum de services publics à une population rurale

Pour lui, maintenir un maximum de services publics de proximité est essentiel en zone rurale. Son village compte par exemple un bureau de poste ouvert trois matinées par semaine, ainsi qu'une pompe à essence communale.

L'avenir de nos communes passe par le maintien des populations, et les habitants ne viendront que s'il y a de l'attractivité, des services, des loisirs, des commerces.

Dominique Moyse, maire de Condé-en-Brie

"Si on veut lutter chacun à notre niveau contre la désertification de la ruralité, il faut se donner les moyens, et ça passe par des services publics ouverts à tous, et gratuits quand c'est possible." L'entretien et le fonctionnement de la piscine coûtent 8 000 euros par an à la municipalité. Un investissement qui semble porter ses fruits, puisque la piscine a enregistré 900 entrées cet été, contre 600 l'année dernière. 

Des cours de natation proposés le matin

Le matin, la municipalité laisse la piscine à disposition de la maître-nageuse qui propose des cours privés de natation par le biais de l'entreprise qu'elle a créée. "C'était une évidence, à la fois pour aider cette jeune femme à pratiquer son métier, et parce que c'était une possibilité offerte à des gens de pouvoir accéder à la nage. J'ai croisé des gens tout à l'heure, un enfant et sa mère, raconte le maire. Ils ne savaient pas bien nager, avaient besoin d'être sécurisés, et ils m'ont dit que c'était impossible de trouver des cours particuliers sur le territoire actuellement. (...) On a apporté notre petite contribution. Tous les ans, on entend parler des accidents dans les piscines ou au bord de la mer. Il fallait permettre l'apprentissage de la natation."

Avec Mélissa Genevois / FTV

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